Avis d'expert

Toyota GR Supra 2.0 2022 : essai routier

7,4
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    9/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    6/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    7/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    7/10
  • VALEUR
    6/10

Les constructeurs trouvent plusieurs manières de maximiser la rentabilité d’une plateforme. L’une de ces manières est d’offrir plus d’une motorisation dans le but de diversifier la gamme de ce modèle en question. Cette manière de faire est encore plus véridique dans le cas des voitures sport. Plus rares et souvent plus chères que les voitures grand public, les sportives servent souvent à attirer les clients dans les salles d’exposition qu’à engranger les profits comme les VUS ou les voitures populaires.

Les exemples ne manquent pas : la Ford Mustang compte au moins trois groupes motopropulseurs distincts si on exclut les multiples versions du V8 5,0-litres, la Porsche Cayman peut être commandée avec pas moins de trois moteurs, etc.

Chez Toyota, c’est exactement la même histoire qui se répète : en plus du moteur 6-cylindres en ligne turbo de 3,0-litres (qui sera bientôt disponible avec une boîte manuelle), le constructeur abaisse aussi le prix de sa voiture la plus aiguisée avec un moteur 4-cylindres turbo de 2,0-litres. La GR Supra 2.0 – tel est son nom – permet donc d’économiser un peu plus de 10 000 $ à l’acheteur qui ne veut pas nécessairement d’une fusée nipponne de près de 400 chevaux. Mais, la GR Supra 2.0 est-elle aussi aguichante que celle qui sort de l’usine avec deux cylindres de plus et quelques composantes spécifiques?

C’est ce que j’ai tenté de découvrir pendant quelques jours à la fin du mois d’avril.

Design : 9/10

Cette livrée 2.0 ne concède pas beaucoup à sa grande sœur 3.0 à l’extérieur. La superbe silhouette du « gros modèle » est toujours aussi efficace, et ce, malgré la présence de jantes de 18 pouces au lieu des sabots de 19 pouces. C’est vraiment l’élément distinctif ici, la GR Supra 2.0 qui se distingue aussi par cette tuyauterie plus petite à l’arrière, tandis que les plus observateurs auront peut-être déjà remarqué les étriers à un seul piston à l’avant, eux qui remplacent les étriers à quatre pistons de la 3.0.

Habillée de cette couleur de carrosserie Rouge Renaissance 2.0, la GR Supra 2.0 n’a vraiment aucun complexe face à l’authentique hot rod de la famille.

Puissance : 8/10

Réglons tout de suite la question entourant le moteur 4-cylindres turbo de 2,0-litres. En fait, il est même permis de se demander si les stratèges de Toyota auraient dû ressusciter le nom Celica pour cette livrée moins puissante. Après tout, pour les deux premières générations de la voiture, la Supra partageait son châssis avec la Celica, les deux voitures qui présentaient quelques différences stylistiques ici et là et une mécanique propre à chacune.

Mais, revenons à ce moulin d’origine BMW, le moteur 4-cylindres qui livre tout de même 255 chevaux et un couple tout à fait dans le ton avec 295 lb-pi. Ce moteur, utilisé à toutes les sauces chez le constructeur allemand, est également offert à bord de la Z4, la cousine allemande de la GR Supra. Les deux voitures partagent aussi la boîte de vitesses automatique à huit rapports, ne l’oublions pas. Donc, 255 chevaux, est-ce assez pour mouvoir cette Supra qui a économisé 100 kg lors de la pesée? Oui et non. Pour l’amateur de voiture sport qui carbure aux accélérations à l’emporte-pièce, la Supra 3.0 est celle qu’il doit privilégier. En revanche, le conducteur qui aurait comme objectif de mettre la main sur une Supra plus agile dans les virages pourrait amplement se plaire au volant de cette Supra « de base », mais je maintiens ma position, pour un maximum de sensations fortes, le 6-en-ligne est tout indiqué.

Agrément de conduite : 8/10

Évidemment, avec un peu moins de puissance sous le pied droit, la GR Supra 2.0 est certainement moins explosive à l’accélération ou lors des reprises, mais c’est un peu plus complexe que cet écart de puissance (-127 ch) et de couple (-74 lb-pi). Il y a tout d’abord cet écart de poids à l’avant, le 4-cylindres qui est moins lourd que le 6-cylindres, ce qui allège la direction quelque peu, mais il y a plus comme les freins. Bien que moins mordants, ceux-ci réussissent malgré tout à stopper la voiture de manière très efficace. Une session en circuit fermé aurait probablement mis en lumière l’endurance de ceux-ci, mais il serait étonnant que l’amateur de piste arrête son choix sur une GR Supra 2.0, à moins d’opter pour des garnitures de freins plus résistantes à une utilisation aussi exigeante. Enfin, mentionnons également l’absence de la suspension adaptative et du différentiel à glissement limité derrière, ce dernier qui facilite les dérapages contrôlés, notamment.

Si la GR Supra 2.0 est sans reproche sur une route sinueuse ou sur l’autoroute, c’est un peu plus pénible en ville, surtout lorsque le mode Sport est engagé. En effet, les changements de rapports de la boîte de vitesses sont saccadés, ce qui se traduit par des « à-coups » agaçants. Franchement, je recommande de placer la voiture en mode Normal et en mode automatique ou, le cas échéant, de laisser la voiture en mode Sport, mais d’y aller avec le mode manuel pour la transmission et de changer les vitesses à un régime plus bas pour éviter ces mouvements répétitifs de la caisse.

Confort : 7/10

Là où la GR Supra 2.0 était désavantagée pour cet essai printanier, c’est au niveau de l’état des routes. Au mois d’avril 2022 dans la grande région de Montréal, le bitume était particulièrement truffé de nids-de-poule. Voilà qui explique pourquoi la GR Supra a perdu quelques points en matière de confort. En revanche, les sièges sont très confortables et la suspension fait tout de même de l’excellent travail pour absorber les crevasses dans la chaussée. Merci aussi aux sabots de 18 pouces un peu plus « rembourrés » de caoutchouc que ceux de 19 pouces!

Évidemment, la GR Supra est basse et son habitacle, très petit. Il faut donc s’habituer à cet espace limité et très sombre, car même le pavillon de toit est de couleur noir, mais l’acheteur de voiture sport est probablement au courant de ce compromis. Finalement, le fameux problème relié à la conduite avec les fenêtres abaissées est toujours présent. En effet, au-delà des 70 km/h, il est à peu près impossible de circuler avec les fenêtres abaissées, les turbulences éoliennes qui perturbent un peu trop les tympans des passagers. Bref, si voulez absolument une Supra, prévoyez de rouler avec l’air climatisé.

Consommation de carburant : 7,5/10

Selon l’ÉnerGuide canadien, la GR Supra 2.0 serait capable d’une moyenne de consommation de 8,4 L/100 km, soit un litre de moins par 100 km par rapport à la GR Supra 3.0. Mais en réalité, une voiture sport influence souvent son propriétaire à conduire de manière plus dynamique et c’est exactement ce qui est arrivé durant mes quelques jours d’essai. J’ai plutôt maintenu une moyenne avoisinant les 10,5 L/100 km, mais il est clair que ce groupe motopropulseur est capable de faire mieux à la pompe.

Habitabilité : 6/10

Peut-on vraiment parler de la Supra comme d’un exemple de volume intérieur? Pas vraiment en fait. L’habitacle n’est, à l’exception du coffre, que très peu logeable. Ce n’est pas pour rien que le toit a deux bosses dans sa forme, pour mieux accueillir deux passagers munis de casques notamment.

Sécurité : 8/10

Même si la Supra est une voiture conçue pour faire vivre des émotions fortes à ses passagers, l’élément sécurité est tout de même présent comme en fait foi cette liste : huit coussins gonflables, phares de route automatiques, caméra de recul, un système précollision avec détection des piétons, la reconnaissance des panneaux de signalisation, l’alerte de sortie de voie avec assistance à la direction, le moniteur d’angles morts avec alerte de circulation transversale arrière, un système de surveillance de la pression des pneus, des essuie-glaces activés par la pluie, et d’autres systèmes de sécurité pour assurer la sécurité aussi bien du conducteur que du passager et des autres usagers de la route.

Convivialité : 7,5/10

D’origine BMW, le système d’infodivertissement de la Supra est intégré à ce petit écran tactile central accessible également via la molette installée à droite du levier de la boîte de vitesses. La taille de l’écran n’est pas très grande, mais le principal à bord d’une voiture sport n’est pas d’avoir le plus grand écran à mon avis. Comme c’est la coutume chez le constructeur bavarois, plusieurs autres commandes sont étalées ici et là sur la console centrale. Le volant multifonctions, également d’origine BMW, n’est pas le modèle le plus récent de la marque allemande, mais son utilisation est assez simple.

Caractéristiques : 8/10

L’équipement à bord de la Supra 2.0 n’est pas aussi complet pour l’amateur de conduite sportive que dans l’autre modèle, mais n’empêche, tout le reste y est, du régulateur de vitesse intelligent à radar aux sièges alcantara sans oublier l’aide au stationnement avec freinage.

Valeur : 6/10

L’ennui avec le prix qui flirte avec les 60 000 $ avec les frais ajoutés, c’est qu’il existe des options passablement moins chères de voitures sport avec une mécanique 4-cylindres turbo. Même la nouvelle Nissan Z avec sa mécanique de 400 chevaux va faire ombrage à cette « petite » Supra de 255 chevaux. En revanche, n’oublions pas d’où vient cette Supra « germanique ». Sous cette robe nipponne se cache une authentique BMW qui tient la route comme aucune autre Toyota.

Conclusion

Quand on fait fi de ce prix assez salé, la Toyota GR Supra 2.0 est une sportive fort amusante. La tenue de route est clairement sa force, tandis que sa mécanique n’a pas à rougir des performances qu’elle offre et la qualité d’exécution est à l’image des produits BMW. Si seulement Toyota avait trouvé le moyen de rendre cette voiture un peu moins allemande et un peu plus en ligne avec les générations précédentes du modèle, on parlerait d’un tandem 2.0/3.0 idéal pour séduire un public de plus en plus étroit d’amateurs.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,0L
Nb. de cylindres L4
Puissance 255 ch
Couple 295 lb-pi
Consommation de carburant 9,3 / 7,2 / 8,4 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 280 L
Modèle à l'essai Toyota GR Supra 2.0 2022
Prix de base 57 170 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 820 $
Prix tel qu’essayé 59 090 $
Équipement en option
Aucune