Avis d'expert

Nissan Z 2023 : premier essai

7,5
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    6/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    7/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    6/10
  • VALEUR
    9/10

Las Vegas, NV – Lancée pour l’année-modèle 2009, la précédente Nissan 370Z – dont la commercialisation a cessé en 2021 – avait de plus en plus de misère à cacher son âge. Heureusement, le constructeur s’est penché sur la renaissance du modèle dès 2017, comme nous l’a confirmé Taruma-San, spécialiste en chef des produits pour la Nissan Z, à l’occasion de cette présentation dans la capitale du jeu.

Deux facettes ont été abordées lors de cette première réunion sur la prochaine Z : une mise à jour tant à l’extérieur qu’à l’intérieur et une puissance d’au moins 400 chevaux. On peut déjà affirmer que sur ces points, le constructeur a rempli son mandat, la voiture qui a été dévoilée l’été dernier. Mais qu’en est-il du reste de la voiture, surtout au chapitre de l’agrément de conduite, car c’est sa seule raison d’être, la Z qui a, au fil de sa longue histoire, toujours été considérée comme une voiture sport abordable, une Ford Mustang nipponne si vous préférez.

Nissan respecte en quelque sorte cette affirmation avec un prix de départ de 46 498 $ pour la version Sport à boîte manuelle, la plus abordable de la gamme. En revanche, il s’agit de toute une augmentation par rapport à la 370Z la moins onéreuse de 2021 qui débutait à 30 498 $, rappelons-le. La bonne nouvelle, c’est que la nouvelle Z 2023, la sixième du nom, arrive sur nos routes (à compter de cet été) avec beaucoup plus d’équipement sous sa jolie robe inspirée du passé.

Design : 8/10

Avec la nouvelle Z 2023, Nissan mise clairement sur la nostalgie. D’emblée, le bec de la sportive pointe directement à la première de la lignée, la 240Z. Cette ouverture béante à l’avant et ces phares en amandes rappellent le design de la première Z. La signature des feux de jour aux DEL proviendrait de cette luminosité créée à l’intérieur des ouvertures arrondies pour les phares, le département de design qui a simplement dédoublé cette impression sur la nouvelle voiture. Ajoutez également à cette devanture ce capot inspiré des deux premières générations du modèle avec cette bosse en pointe au centre de ce dernier.

De profil, la silhouette de la Z 2023 est assez fidèle à la 240Z, assurément la plus jolie de l’histoire, notamment grâce à ce porte-à-faux plus long – le nouveau V6 biturbo nécessite deux refroidisseurs, ce qui explique ce museau allongé –, mais aussi par l’utilisation de cette bande argentée qui suit la ligne de toit jusqu’au bout du coffre et qui accentue l’impact de cette ligne arrière.

Finalement, la portion arrière reprend quant à elle une signature empruntée à la 300ZX des années 90, les feux aux DEL qui sont incorporés dans cette bande qui traverse la largeur de la voiture, elle qui est agrémentée de l’écusson de la marque en plein centre. Deux versions s’offrent aux amateurs : Sport et Performance, cette dernière qui se reconnaît par ses jantes Rays de 19 pouces et ses freins surdimensionnés, sans oublier le petit becquet au bout du coffre.

Puissance : 8,5/10

Avec une puissance de 400 chevaux et un couple de 350 lb-pi, il est difficile de critiquer les motoristes du constructeur. Le V6 biturbo de 3,0-litres de cylindrée est emprunté à la berline Infiniti Q50 RedSport, le moteur qui reçoit malgré tout une soupape d’admission à calage variable électronique pour optimiser la réponse du moteur. Accouplé à une boîte manuelle à six rapports ou une nouvelle unité automatique à neuf rapports, le V6 est très bien adapté à ce châssis un peu plus rigide que l’ancienne version du modèle.

Agrément de conduite : 8,5/10

Ce premier contact avec la Z s’est déroulé en deux temps : une portion en circuit fermé au Las Vegas Motor Speedway et la deuxième, sur un tracé sinueux menant à un restaurant aux abords d’un lac dans la région de la ville du vice. Après quelques exercices d’accélération en ligne droite à comparer les deux boîtes de vitesses et le système de commande d’assistance au démarrage qui, en ce qui me concerne, s’est montré assez capricieux à mettre en branle. Nissan avait même trimbalé une Nissan 370Z de génération précédente afin d’illustrer tout le progrès accompli entre les deux versions de la Z.

Toutefois, c’est sur le circuit routier du complexe que la Z s’est illustrée, le tracé assez sinueux et plat de l’endroit autorisant même des accélérations assez soutenues sur la ligne droite. Pour cette portion, Nissan avait fourni des versions Performance avec l’une ou l’autre des boîtes de vitesses disponibles. Or, ce ne sont pas celles-ci qui se sont démarquées, mais plutôt la mollesse des suspensions de la voiture. En effet, les changements apportés au châssis ont grandement amélioré le confort de la voiture, au détriment d’une utilisation sur circuit.

La nouvelle Z 2023, lorsque malmenée sur circuit, n’a pas démontrée une belle stabilité dans les combinaisons de virages et j’ai même ressenti un affaiblissement des freins ( « brake fade ») après quelques tours seulement.

Ce que la Z semble avoir perdu en circuit, elle l’a bien récupérée sur la route toutefois, la voiture qui peut désormais se targuer d’appartenir à la catégorie des voitures de grand tourisme (GT). Beaucoup plus confortable que par le passé – merci à cette suspension retravaillée aux deux essieux –, la Z s’est pourtant améliorée au chapitre de la tenue de route, et ce, grâce aux pneus élargis, mais également par ce système de freinage emprunté à l’ancienne 370Z Nismo, ce dernier étant exclusif à la version Performance.

Le nouveau V6 biturbo est également un charme à faire monter en régime, quoique la sonorité du 6-cylindres laisse un peu à désirer. Nissan est capable de mieux ici, d’autant plus qu’une des voitures de préproduction était équipée d’un système d’échappement expérimental, plus guttural si vous voyez ce que je veux dire! Et puis, il y a l’éternel choix de la boîte de vitesses, la Z qui est livrée d’office avec l’unité à trois pédales, mais qui peut être remplacée par la boîte automatique qui, ma foi, travaille très bien avec ce moulin, et ce, même si une boîte à double embrayage serait plus efficace.

Confort : 7/10

Au risque de me répéter, la suspension fortement retravaillée transforme la conduite de la Z qui pourrait même servir de voiture pour parcourir notre grand pays, à condition d’être bien assis dans ces sièges enveloppants. Voilà justement le bémol : ces baquets qui ne sont pas les sièges les plus confortables de l’industrie. Une Toyota GR Supra mise à l’essai quelques jours plus tôt a pourtant très bien fait à ce chapitre, les sièges de la Supra étant d’origine BMW, rappelons-le.

Il manque aussi un peu d’insonorisation à bord, la Z qui a fait entendre ses larges pneumatiques sur une route au relief plus rugueux. Mais pour le reste, la nouvelle voiture sport de Nissan est à l’aise sur une route de l’arrière-pays, et ce, même à une cadence élevée. Et c’est ce qui compte finalement! Une voiture sport doit surtout convenir à une utilisation sur route, et pas nécessairement sur une piste de course.

Consommation de carburant : 6,5/10

Pour la soif de la Z, il est préférable de faire appel à l’ÉnerGuide canadien, car ce premier contact s’est majoritairement déroulé en conduite dynamique, un comportement qui influence grandement la consommation de carburant. Selon Ressources naturelles Canada, la voiture est capable d’enregistrer une moyenne de 10,6 L/100 km avec la boîte automatique et de 11,9 L/100 km avec la boîte manuelle. Avis aux intéressés, la Z carbure à l’essence super, un détail non négligeable par les temps qui courent!

Habitabilité : 6/10

Une sportive biplace n’a rien de pratique. Pour accéder à l’habitacle, il faut se recroqueviller, et une fois à l’intérieur, l’espace est compté. Quant aux espaces de rangement, il se font rares. Il reste le coffre, mais ce dernier n’est pas aussi logeable que celui d’une berline par exemple.

Sécurité : 8,5/10

Malgré son caractère de voiture sport à roues arrière motrices, la nouvelle cuvée de la Z change carrément de siècle au chapitre de la sécurité, la voiture qui est équipée d’office de plusieurs systèmes d’aide à la conduite, notamment le freinage d’urgence automatique avec détection des piétons, l’avertissement d’angle mort, l’avertissement de sortie de voie, l’alerte de circulation transversale arrière, l’assistance aux feux de route et l’avertissement de collision frontale intelligent. Quant à l’autre élément de sécurité à bord de cette Z, il se trouve assis sur le siège du conducteur.

En effet, c’est à celui ou celle qui tient le volant de bien doser les changements de rapports, les distances de freinage, les accélérations à l’emporte-pièce et même la désactivation de l’antipatinage par exemple. Le conducteur ou la conductrice d’une voiture sport se doit d’être plus vigilant sur la route, en prenant soin de s’habituer à son bolide.

Convivialité : 7,5/10

Je l’ai déjà répété à maintes reprises dans ces pages, le système d’infodivertissement de dernière génération de Nissan est beaucoup plus facile à utiliser au quotidien et la Z ne fait évidemment pas exception à cette règle. Il est toutefois décevant de constater que nos voisins américains auront droit à l’écran tactile de neuf pouces, et pas nous. En effet, la Z canadienne sera équipée de l’écran de huit pouces à la place. Félicitons en revanche les concepteurs de l’habitacle d’avoir maintenu le trio de molettes de la climatisation sous l’écran central. Le volant multifonctions, quant à lui, est très plaisant à tenir en main et son opération demeure simple. Quant au trio de jauges installées par-dessus la planche de bord, il fait partie intégrante de l’histoire du modèle.

Caractéristiques : 8,5/10

Disponible en deux livrées – si on fait fi de la Proto Spec commercialisée uniquement en 2023 –, la Z Sport s’adresse aux amoureux de voitures sport qui n’ont pas vraiment besoin de toute la quincaillerie supplémentaire. L’équipement est très complet, mais il manque le différentiel à glissement limité, les jantes surdimensionnées de 19 pouces, le système de freinage plus mordant et quelques autres composantes secondaires. Pour l’amateur de sensations fortes, il est préférable en revanche de viser la version Performance, plus chère à l’achat, mais plus outillée pour une conduite intensive.

Valeur : 9/10

Il est difficile de quantifier la valeur d’une voiture qui en est à sa dernière génération sous cette forme. La prochaine Z risque d’être entièrement électrique, ce qui veut dire que cette sixième génération est la dernière de sa lignée. Quelque chose nous dit que le design rétro jumelé à cette performance accrue sera bénéfique pour la valeur de la voiture sport la plus pure de l’alignement Nissan à long terme.

Pour le puriste, la version Performance à boîte manuelle, à un prix de 58 498 $ est celle qu’il doit viser. Sinon, la Nissan Z Sport est déjà une voiture très plaisante à conduire et un prix beaucoup plus alléchant de 46 498 $ avec la boîte manuelle ou 47 998 $ avec l’automatique.

Conclusion

Pour raviver la flamme des amateurs du modèle, Nissan a décidé de jouer la carte rétro et le moins qu’on puisse dire, c’est que le design semble plaire. La portion arrière est plus polarisante selon moi, mais bon, l’autre aspect d’une sportive – ou d’une GT –, c’est d’accrocher un large sourire au visage de son conducteur, et à ce niveau, la Nissan Z 2023 remplit plutôt bien son mandat, à condition de ne pas viser une utilisation trop fréquente en circuit fermé.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 3,0L
Nb. de cylindres V6
Puissance 400 ch
Couple 350 lb-pi
Consommation de carburant 13,4 / 10,0 / 11,9 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 198,2 L
Modèle à l'essai Nissan Z Performance 2023
Prix de base 58 498 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation Inconnu
Prix tel qu’essayé 58 598 $
Équipement en option
Aucune