Avis d'expert

Nissan Ariya e-4orce 2023 : premier essai

8,2
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    8/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    9/10
  • PUISSANCE
    9/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    8/10
  • VALEUR
    8/10

Le retour de beau temps sera aussi synonyme de gamme électrique plus étoffée dans les concessions du constructeur nippon. En effet, en plus de la Leaf qui, rappelons-le, a été l’une des premières à intéresser le consommateur moyen à la chose électrique, Nissan va enfin pouvoir compter sur un véhicule utilitaire alimenté aux électrons. En fait, les livraisons de la version à deux roues motrices ont déjà commencé au pays. Ce deuxième lancement organisé par Nissan en quelques mois se concentrait surtout sur la version à quatre roues motrices.

Nissan a certes pris un peu de retard dans le créneau des utilitaires électriques, mais bon, avec les troubles reliés à la crise d’approvisionnement, les consommateurs intéressés par l’automobile électrique en général, ce n’est pas comme si le marché était saturé de multisegments électrique non plus. Nissan a donc sa chance de séduire cette clientèle qui lorgne du côté électrique avec l’Ariya.

Nissan Canada avait d’ailleurs convié quelques membres de la presse automobile à ce lancement de l’Ariya e-4orce 2023, un petit jeu de mot qui annonce la variante à quatre roues motrices et deux moteurs. Prenons tout de même le temps de mettre cette journée d’essai en contexte : nous nous trouvions dans la région de Sonoma en Californie à des températures optimales oscillant entre 10 et 20°C.

À ce sujet, il sera intéressant de voir comment se comporte l’Ariya au retour des températures hivernales dans quelques mois. Mais, en attendant, voici ce qui est ressortit de ce premier contact avec le Nissan Ariya e-4orce 2023, en livrée Platinum+ AWD.

Design : 8,5/10

Je dois l’admettre, le Nissan Ariya est plus joli en personne que sur les images officielles du constructeur. Ne vous fiez donc pas aux images de celui qui a le mandat de vous présenter ce nouveau modèle.

Sans surprise, l’Ariya hérite malgré lui du mandat de montrer ce à quoi il faut s’attendre du design Nissan dans les prochaines années, et surtout de cette nouvelle ère électrique après celui de la Leaf. On reconnaît certainement quelques traits associés au design Nissan, comme le panneau avant faisant office de grille de calandre en forme de « V » ou ces feux de jour aux DEL qui suivent justement ce panneau teinté de ce motif japonais surnommé Kumiko, un détail qui se retrouve également à l’intérieur du véhicule. Les phares, également aux DEL, surplombent les feux de jour. Mentionnons également la position de la trappe de recharge située sur l’aile droite avant. Il y a toutefois une ambiance de renouveau qui se dégage de ce premier utilitaire électrique de la marque.

De profil, le Nissan Ariya est très similaire au Rogue en termes de dimensions extérieures, mais l’Ariya est plus bas. La fenestration qui se termine en pointe vers l’arrière se termine là où la lunette arrière s’amorce. Les designers ont également confié au véhicule un aileron par-dessus la lunette arrière, tandis que l’unique feu de position fait également office d’appui aérodynamique à la base de la fenêtre fortement inclinée vers l’avant. Bien campé sur des jantes de 20 pouces, notre modèle américain diffère quelque peu de celui qui sera commercialisé au Canada, car seules des jantes de 19 pouces seront disponibles sur les livrées cossues, tandis que ce coloris rouge pour la carrosserie ne fait pas partie de la palette canadienne.

Puissance : 9/10

Sous le capot de l’Ariya à quatre roues motrices, la puissance disponible varie entre 335 chevaux et un couple de 413 lb-pi de couple avec la batterie de 63 kWh, et 389 chevaux et 442 lb-pi de couple avec la batterie de 87 kWh, celle qui équipait justement notre véhicule d’essai pour la journée. Précisons également que cette « grosse batterie » permet au VUS de parcourir une distance de 428 km selon les estimations du constructeur.

En fait, voici les autonomies officielles de Nissan pour les différentes variantes du modèle.

Finition Autonomie estimée (km)

Engage FWD

348

Venture+ FWD

490

Evolve+ FWD

465

Evolve e-4orce

330

Premiere

428

Platinum+ e-4orce

428

Consommation de carburant : 8,5/10

Puisqu’il est question de puissance, de couple et de batterie, abordons tout de suite la question de la recharge, l’Ariya qui est serait capable de récupérer de 10 à 80 % de son énergie en 35 minutes (63 kWh) ou 40 minutes (87 kWh) en faisant appel à une borne de recharge de niveau 3 à une capacité de recharge de 130 kW. Il faut s’attendre à des vitesses plus lentes en hiver toutefois. Malheureusement, nous n’avons pas eu le temps de recharger le véhicule. Le test de recharge devra attendre à plus tard donc.

Agrément de conduite : 8,5/10

L’ajout du deuxième moteur à l’arrière vient clairement bonifier le potentiel de performances du véhicule utilitaire. Avec près de 400 chevaux sous le pied droit, l’Ariya a beaucoup moins de misère à s’extirper de son bloc de départ, comme en témoignent les temps d’accélération du constructeur : 5,1 secondes pour la version la plus puissante contre 7,6 secondes pour le modèle à deux roues motrices et 238 chevaux.

Mais, l’Ariya e-4orce n’est pas seulement une affaire d’accélération. Non, dès les premiers kilomètres, le multisegment nippon a tout de suite montré de quoi il est capable. La direction, sans être aussi précise que celle de la nouvelle Z, s’avère assez lourde et connectée pour donner l’heure juste à celui qui tient le volant. En fait, même mon collègue journaliste l’a remarqué en étant assis du côté passager. L’Ariya est un véhicule qui livre la marchandise en matière de tenue de route, le système e-4orce qui est entièrement variable, sans oublier le fait qu’il a été développé en tenant compte de toute l’expérience acquise au fil des années avec la mythique GT-R, ce qui n’est pas peu dire.

Bon, l’Ariya est rapide en ligne droite et se montre étonnamment agile dans les virages plus prononcés, mais il ne faut pas oublier son poids important, le VUS qui accuse tout de même un poids de deux tonnes et demie. Bref, à l’instar des autres multisegments électriques, l’Ariya e-4orce doit être piloté avec parcimonie lorsque l’adhérence est réduite sur le bitume, un commentaire qui doit également être pris en compte lors des freinages. Et pour ceux qui se demandaient si le véhicule peut se conduire à une pédale, la réponse est oui. Mais, le système de Nissan ne permet pas l’arrêt complet en revanche. D’ailleurs, il n’y a pas de niveau de régénération intermédiaire non plus. Pour l’activer, il faut peser sur cette touche haptique en plein centre de la console centrale.

Confort : 8,5/10

Malgré cette sportivité inattendue, le nouveau venu de Nissan demeure un endroit où il fait bon de passer quelques minutes… ou plusieurs heures. Les sièges zéro gravité sont très confortables et même assez enveloppants pour retenir les occupants dans le courbes plus serrées. D’ailleurs, on peut dire la même chose pour la seconde rangée de sièges qui vient avec un dossier ajustable. Dans sa position la plus reculée, la banquette ne nuit pas à l’espace pour la tête d’un passager adulte. Véhicule électrique oblige, l’espace pour les jambes des occupants est également généreux, même à l’avant où la présence de cette console centrale – qui peut aussi glisser de l’avant vers l’arrière – qui libère l’espace sous la planche de bord.

Habitabilité : 8/10

J’en ai glissé un mot plus haut, le Nissan Ariya qui se montre accueillant, même à la deuxième rangée. Il y a aussi plusieurs espaces de rangement ici et là dans l’habitacle pour les bouteilles dans les panneaux de portières ou sous l’accoudoir de la console centrale. Dans les livrées les plus riches, Nissan a même incorporé un petit tiroir qui s’ouvre à l’aide d’une touche haptique située sur cette même console.

Le coffre, quant à lui, pourrait être plus logeable, mais il demeure dans la moyenne de ces VUS compacts électriques. Et malheureusement, sous le plancher du coffre, il n’y a pas d’espace de chargement supplémentaire non plus, mais bon, pour les objets plus encombrants, la banquette de type 60/40 peut aussi être repliée vers l’avant.

Sécurité : 8/10

Nissan a été l’un des premiers à offrir un système d’aide à la conduite et l’Ariya ne fait certainement pas exception à cette manière de penser. À bord du multisegment électrique, l’Ariya peut être livré avec le système ProPILOT Park, un dispositif qui stationne le véhicule sans intervention du conducteur, le système ProPILOT Assist qui s’occupe de garder le véhicule dans le droit chemin avec une alerte de sortie de voie, une aide au maintien dans la voie, un régulateur de vitesse intelligent et bien plus encore. Malheureusement, je trouve que l’utilisation du système ProPILOT est trop compliquée à utiliser avec les menus derrière le volant. Quant à cette version 2.0 de ce même système, elle ne sera pas disponible au Canada, contrairement à nos voisins du sud qui pourront bénéficier de ce système qui n’oblige pas le conducteur à garder au moins une main sur le volant.

Convivialité : 8,5/10

À l’avant, la planche de bord fait usage d’un nouveau panneau courbé où deux écrans de 12 pouces (en diagonale) prennent place pour divertir les passagers de la première rangée. Le design est très simple, mais je dois l’admettre, il est très réussi.

Dans ce cas-ci, l’écran tactile central s’inspire des appareils intelligents avec ses menus et ses fonctions accessibles en glissant de droite à gauche. La grandeur des menus facilite la navigation, mais comme pour tout système d’infodivertissement, il faut prévoir une période d’acclimatation.

Le volant qui s’inspire de celui intégré aux plus récents de la marque se contente toutefois d’un design à deux branches, en plus de conserver sa base aplatie. Bien entendu, il s’agit d’un volant multifonctions qui demande lui aussi à être apprivoisé. Sous la ligne centrale de la planche de bord où sont dissimulées les buses de ventilation, un panneau de similibois intègre quelques commandes haptiques de la climatisation, et ma foi, je dois dire que ces touches sont étonnamment agréables à utiliser. Notez aussi cette molette installée en plein centre qui permet d’ajuster le volume de la radio.

Caractéristiques : 9/10

Richement équipée, cette livrée Platinum+ e-4orce 2023 ne se laisse pas impressionner par des multisegments électriques de luxe. Les sièges en cuir véritable, le volant télescopique électrique, la mémoire de la position des sièges et du volant, les sièges ventilés à la première rangée et les sièges et volant chauffants aux deux rangées, le compartiment caché, la batterie de 87 kWh, cette livrée Platinum+ peut aussi compter sur l’affichage tête haute, le toit panoramique, le rouage intégral, le hayon avec assistance électrique, la recharge sans fil pour appareil intelligent, l’équipement à bord de cet Ariya situé tout en haut de la pyramide – à l’exception de la livrée Premiere – est très complet.

Valeur : 8/10

À un prix de 69 198 $, l’Ariya Platinum+ e-4orce n’est pas donné. Mais, comme nous l’avons démontré dans le paragraphe précédent, l’équipement est très relevé. Malheureusement, il s’agit du modèle le plus « abordable » pour inclure le rouage intégral et la batterie à grande autonomie dans la même phrase. En revanche, si la puissance maximale et le rouage intégral ne sont pas obligatoires, il est possible de jeter un coup d’œil aux livrées à deux roues motrices (Venture+ à 59 498 $ ou Evolve+ à 64 998 $), ces deux-là étant équipées de la batterie de 87 kWh. Les versions à batteries standards sont encore plus accessibles à 52 998 $ pour l’Engage ou l’Evolve e-4orce à 60 598 $.

Conclusion

Nissan avait absolument besoin de renforts dans la bataille des électriques et l’Ariya est exactement ce qui manquait au constructeur. Est-ce un véhicule parfait? Non, certains irritants sont toujours là comme la visibilité arrière limitée ou l’espace dans le coffre, mais force est d’admettre que ce premier utilitaire électrique pour Nissan a livré une superbe première impression.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 290 kW
Nb. de cylindres 2 moteurs électriques
Puissance 389 ch
Couple 442 lb-pi
Consommation de carburant n/d, 428 km autonomie (est.)
Volume de chargement n/d
Modèle à l'essai Nissan Ariya Platinum+ e-4orce TI 2023
Prix de base 69 198 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 2 095 $
Prix tel qu’essayé 71 393 $
Équipement en option
Aucune