Avis d'expert

Infiniti QX55 2022 : premier contact

8,1
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    9/10
  • Sécurité
    9/10
  • HABITABILITÉ
    8/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    9/10
  • PUISSANCE
    9/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    7/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    7/10
  • VALEUR
    8/10

Depuis que le constructeur de luxe a levé le voile sur sa plus récente création, le QX55 2022, les stratèges d’Infiniti se plaisent à nous rappeler que le nouveau multisegment coupé s’inspire du tout premier véhicule du genre, l’Infiniti FX, dont le nom a changé pour QX70 vers la fin de son parcours en 2017. Le BMW X6 est certainement le véhicule qui a popularisé le style, mais c’est le FX qui a, excusez mon anglicisme, « parti le bal ».

C’est en 2002 qu’est apparu cet utilitaire tout en courbes campé sur ses immenses roues, le FX qui laissait quelque peu son côté utilitaire au profit d’une conduite plus sportive. Rappelons que le modèle pouvait être équipé d’un V6 ou d’un V8, l’une ou l’autre de ces deux mécaniques qui plaisaient aux amateurs notamment par leur sonorité gutturale.

Le nouveau venu, quant à lui, n’offre pas tout à fait le même genre d’expérience, le QX55 qui se veut une interprétation plus racée du QX50. Néanmoins, Infiniti s’est adapté – en offrant la première mécanique à taux de compression variable au monde – et peut au moins rivaliser avec les autres véhicules de la catégorie, même ceux qui sortent de l’usine avec un hayon fortement incliné vers l’avant.

Voici ce que j’ai retenu de ce premier contact qui n’aura duré que quelques heures.

Design : 9/10

Il est tout à fait normal que je m’attarde au design de l’Infiniti QX55 en premier. C’est sa carte de visite après tout. C’est vrai, le style d’un véhicule est une question de goût… et on ne discute pas avec les goûts!

Personnellement, je le trouve assez réussi, surtout vers l’arrière où les courbes de son postérieur rappellent celui des VUS affûtés de Mercedes-Benz. Pour l’occasion, le QX55 a déplacé sa plaque d’immatriculation au niveau du pare-chocs, ce qui laisse toute la place au logo et aux lettres I-N-F-I-N-I-T-I, tandis que l’aileron qui surplombe la lunette arrière adopte une coloration noir piano. Les feux de position, bien que similaires à ceux du QX50, sont exclusifs au QX55 en plus de présenter 45 diodes électroluminescentes de chaque côté.

De profil, la fenestration en forme d’amende n’est pas sans rappeler celle du FX d’antan, un trait presque simpliste à côté du style mitigé des autres utilitaires de la marque, surtout au niveau du pilier C. Quant à elles, les jantes de 20 pouces, installées d’office sur toutes les livrées du QX55, remplissent à merveille les arches de roues du multisegment. À l’avant, le bouclier a tout de même droit à son propre dessin, notamment au niveau des antibrouillards et sous la calandre chromée où ce panneau noir vient se greffer au museau.

Puissance : 9/10

Sous le capot, les ingénieurs de la marque n’ont pas pu insérer une grosse cylindrée pour gonfler les performances du cousin du QX50. C’est donc un « copier-coller » de l’utilitaire dont il dérive, le QX55 qui a droit au même 4-cylindres VC-Turbo (pour Variable Compression Turbo) de 2,0-litres de cylindrée livrant une puissance de 268 chevaux et un couple de 280 lb-pi. Accouplée à ce moulin, la boîte de vitesses à variation continue (CVT) s’occupe de transmettre la puissance aux quatre roues motrices du multisegment.

Au sein de la catégorie des modèles 4-cylindres, Infiniti n’est battu que par l’Acura RDX qui livre une puissance de 272 chevaux et 280 lb-pi de couple. Toutefois, il est permis de se demander comment réagirait le châssis du véhicule si on lui injectait une bonne dose d’adrénaline, ne serait-ce que pour rivaliser avec les livrées germaniques équipées de moteurs 6-cylindres. Une autre fois peut-être?

Agrément de conduite : 7/10

À l’instar de son cousin de plateforme, l’Infiniti QX55 propose quatre modes de conduite : Standard, Eco, Sport et Personal, ce dernier qui permet d’ajuster la réactivité de la boîte de vitesses, la lourdeur de la direction et la cartographie de la mécanique. Le mode Standard est celui qui est enclenché au démarrage et celui qui se veut le meilleur compromis si votre intérêt pour la conduite n’est pas très élevé.

Pour les meilleures cotes de consommation, il faut choisir le mode Eco, mais celui-ci donne l’impression que la pédale de droite est retenue par tous les environnementalistes de la Terre. Bref, pour les routes panoramiques à 30 km/h, c’est tout indiqué, mais aussitôt que l’envie d’accélérer vous vient, il est préférable de placer le véhicule en mode Standard ou Sport. En ce qui concerne ce dernier, c’est celui qui procure le plus de sensations fortes, mais la sonorité de la mécanique nous laisse un peu sur notre appétit.

J’ai pu essayer le QX55 sur un tracé sinueux qui comportait même quelques kilomètres de gravier pour mettre à l’épreuve le rouage intégral. Chaussé de pneus Bridgestone Ecopia quatre saisons, le multisegment n’était pas vraiment outillé pour coller au bitume en cette journée printanière où la chaussée est encore fraîche. Ajoutons à cela le fait que la chaussée était couverte de poussière – c’est normal à ce temps-ci de l’année – et on comprend mieux pourquoi le véhicule dérapait quelque peu dans les virages serrés. Avec des pneus d’été de performance et une route réchauffée, le QX55 aurait mieux négocié le tracé retenu pour ce premier contact.

Malheureusement, le groupe motopropulseur m’agace encore un peu : une boîte CVT n’a pas sa place à bord d’un VUS au look si accrocheur. Les performances en mode Sport sont bel et bien là à l’accélération, mais le rendement n’est pas aussi raffiné que dans les modèles concurrents, tous équipés de boîtes automatiques.

Confort : 8.5/10

En revanche, le QX55 se reprend de belle manière au niveau du confort. Il n’est peut-être pas aussi agile que certains de ses rivaux, mais le multisegment nippon absorbe assez bien les irrégularités du bitume, même avec des gros sabots de 20 pouces aux quatre coins. Et la boîte CVT a au moins ça de bon : elle garde la mécanique à un régime moteur peu élevé sur l’autoroute ou sur un boulevard. Un simple relâchement de la pédale de droite et l’habitacle très silencieux.

De plus, les sièges des deux rangées sont confortables et proposent même une inclinaison au niveau du dossier, même derrière où l’angle prononcé se veut favorable aux siestes des plus jeunes. La forme du véhicule n’affecte pas l’espace pour la tête des occupants non plus.

Habitabilité : 8/10

Comme la plupart des VUS coupé, l’Infiniti QX55 ne perd pas trop de points à l’arrière où le coffre est à peine plus petit que celui de son cousin QX50, avec 762 litres contre 895 pour le multisegment à toit plat. Pour le reste, le QX55 se veut aussi invitant que le QX50 dont il dérive. L’espace à la première rangée est dans la bonne moyenne de la catégorie, tandis qu’à l’arrière, la banquette peut glisser vers l’avant pour augmenter l’espace disponible dans le coffre.

Sécurité : 9/10

La livrée essayée était sans surprise la plus cossue de la gamme. L’Infiniti QX55 Sensoriel 2022 a droit à toute la bagatelle des dispositifs de sécurité, dont le système maison ProPILOT qui aide le conducteur à garder le droit chemin en corrigeant la trajectoire sur l’autoroute (entre deux lignes), mais aussi à freiner ou même accélérer à l’occasion. Le régulateur de vitesse intelligent a bien fonctionné durant ce premier contact, contrairement au Mitsubishi Outlander essayé il y a quelques jours à peine. En effet, le QX55 ne se déplaçait pas autant entre les deux lignes telle une balle de ping-pong… heureusement d’ailleurs!

Le multisegment profite aussi de l’affichage tête haute, un équipement très apprécié pour conserver une vitesse acceptable sur l’autoroute. Les multiples informations affichées à cet endroit sont également utiles. Mentionnons également que le modèle le moins onéreux (Luxe) reçoit d’emblée l’alerte de collision avant, le freinage d’urgence avant avec détection des piétons, l’alerte de sortie de voie, la détection des angles morts, le freinage automatique arrière. À bord du modèle essayé, le système de prévention de sortie de voie, l’intervention en angle mort et le système d’alerte de trafic transversal s’ajoutaient à la liste déjà très longue des dispositifs de sécurité.

Convivialité : 7/10

Malheureusement, le Q X55 doit encore composer avec le système à deux écrans superposés d’Infiniti, une situation qui est pourtant simplifiée du côté de Nissan avec son système infodivertissement à un seul écran. Le simple fait de devoir baisser les yeux vers cet écran en position inférieure pour trouver l’application désirée complique les choses au volant. Heureusement, les concepteurs ont laissé les boutons de la climatisation et la chaîne audio de part et d’autre et sous l’écran inférieur. Les graphiques du système sont réussis en revanche, mais ça n’efface pas cet arrangement compliqué. Infiniti se doit de revoir ce détail à mon avis.

Économie de carburant : 7.5/10

Dans ce cas-ci, je dois me fier aux calculs savants de Ressources naturelles Canada. Selon l’organisme fédéral, l’Infiniti QX55 enregistre une moyenne de 10,5 L/100 km en ville et 8,3 L/100 km sur route, tandis qu’en combiné, la moyenne atteint 9,5 L/100 km. Pour ma part, le tracé sinueux et le fait d’avoir laissé tourner la mécanique quelques minutes pour la prise de photos ont faussé les résultats. De plus, je me confesse, le mode Sport a été priorisé sur les portions plus inspirantes de ma route. L’ennui avec ces ajustements plus dynamiques, c’est que le QX55 consomme pas mal plus que lorsque son mode Eco est choisi.

Caractéristiques : 9/10

L’Infiniti QX55 Sensoriel est le plus cossu de la gamme. L’équipement est des plus complets. Du régulateur de vitesse intelligent à l’affichage tête haute, sans oublier le système Apple CarPlay sans fil – le système Android Auto est là également, mais il doit être branché à votre appareil –, le multisegment ne manque de rien, à part peut-être les sièges chauffants à la deuxième rangée. On parle tout de même du modèle plus cossu ici!

Valeur : 8/10

À 60 998 $ avant les deux options totalisant 1 100 $, l’Infiniti QX55 Sensoriel 2022 est certainement plus cher qu’un BMW X4 à moteur 4-cylindres ou même un Mercedes-Benz GLC Coupe, mais en revanche, le multisegment japonais vient avec une très longue liste d’équipements. Pour profiter des mêmes luxes que le QX55, les deux rivaux allemands doivent être équipés de plusieurs groupes optionnels qui gonflent la facture. Le prix demandé est donc concurrentiel au sein de ce segment bien précis.

Conclusion

Reste maintenant à savoir si, à prix égal, le comportement plus sportif de quelques rivaux l’emportera sur le look très réussi de l’Infiniti QX55. À mon avis, il manque encore au moins deux éléments clé pour que le p’tit nouveau de la marque devienne un modèle plus convoité : une authentique boîte de vitesses automatique, voire même une boîte double embrayage, et un système d’infodivertissement modernisé. On peut tout de suite oublier un changement de boîte de vitesses, mais pour l’écran tactile devenu obligatoire de nos jours, Infiniti peut au moins préparer la suite de l’histoire lorsque le modèle sera révisé dans quelques années.

En terminant, il ne faut pas s’attendre à voir le QX55 envahir nos routes, mais pour certains stratèges de la marque, ce coupé quatre portes haut sur pattes peut à lui seul attirer une nouvelle clientèle à l’intérieur d’une salle de montre Infiniti. Et pour un constructeur, ce genre d’aimant à consommateurs vaut de l’or.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,0L
Nb. de cylindres L4
Puissance 268 ch
Couple 280 lb-pi
Consommation de carburant 10,5 / 8,3 / 9,5 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 762 / 1 532 L sièges rabattus
Modèle à l'essai Infiniti QX55 Sensoriel 2022
Prix de base 60 998 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 2 095 $
Prix tel qu’essayé 64 293 $
Équipement en option
1 100 $ – Couleur Gris Ardoise, 750 $; Intérieur deux tons, 350 $