Actualité automobile

Nouvelle norme fédérale sur les VZÉ : Ottawa vise toujours 2035

Le gouvernement fédéral a rendu officiel sa nouvelle norme sur la disponibilité des véhicules zéro émission aujourd’hui. En effet, le Ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, Steven Guilbeault, a prononcé un discours qui confirme les mêmes objectifs qu’au mois de décembre 2022, alors que la réglementation était toujours au stade de projet.

Dès 2026, la proportion des ventes d’un constructeur ou d’un importateur canadien devra compter au moins 20 % de véhicules zéro émission. Mentionnons que cette nouvelle norme s’applique seulement aux véhicules légers (voitures, VUS et camions).

D’ailleurs, puisque le but est d’en arriver à 100 % de ventes de véhicules zéro émission d’ici 2035, ce pourcentage augmentera quelque peu chaque année. Par exemple, dès 2030, ce pourcentage devra être de 60 %. Voilà certainement des chiffres qui font sursauter quelques constructeurs qui ne sont pas aussi avancés que d’autres dans leur stratégie d’électrification.

Ottawa se base sur cette réalité que l’âge moyen d’un véhicule de nos jours est de 15 ans. Et si l’année 2035 est celle identifiée par le Canada pour 100 % de ventes de VZÉ (véhicules zéro émission), 2050 devrait normalement « mettre un terme à l’utilisation de véhicules légers polluants d’ici 2050 », comme l’affirme le communiqué du Ministère de l’Environnement et du changement climatique du Canada.

Pour pénaliser les marques « en retard » et saluer l’effort des autres, Ottawa va mettre en place un système de crédits. Autrement dit, les constructeurs qui ne rencontrent pas les objectifs de ventes devront payer, tandis que les autres, s’ils surpassent les attentes, pourront revendre ces crédits aux marques retardataires.

Mentionnons aussi que ces crédits seront disponibles jusqu’en 2034, la dernière année où des véhicules thermiques pourront être vendus au pays. Les entreprises pourront quant à elles recevoir un crédit d’une valeur de 20 000 $ pour l’installation de bornes de recharge rapide. Celles-ci devront toutefois être compatibles à tous les modèles de VÉ sur nos routes et offrir une puissance de recharge de 150 kW au minimum.

Si certains constructeurs saluent ce geste symbolique d’Ottawa, d’autres, en revanche, devront emboîter le pas s’ils ne veulent pas se retrouver avec une facture salée pour avoir manquer les objectifs de ventes de VZÉ.

Le gouvernement de Justin Trudeau croit que la parité entre les véhicules électriques/hybrides rechargeables/à pile à combustible sera atteinte d’ici la fin de la décennie. Avec l’inflation des derniers mois, les taux d’intérêt plus élevés et les prix de certains modèles qui atteignent des niveaux inimaginables, il est permis d’être sceptique devant cette stratégie à long terme. En revanche, le gouvernement canadien a choisi son camp. On ne pourra plus accuser Ottawa d’être « immobile » dans ce dossier.