Aventure

Toyota C-HR 2019 : à la découverte de la Colombie-Britannique

Lorsque le Toyota C-HR est arrivé sur le marché il y a déjà deux ans, plusieurs s’interrogeaient sur sa pertinence. Après tout, pourquoi diable concevoir un véhicule utilitaire qui n’est pas disponible avec une transmission intégrale?

Il semble que Toyota avait vu une vague venir, car aujourd’hui, le C-HR se vend étonnamment bien. Plus de 50 000 exemplaires ont trouvé preneurs en Amérique du Nord l’an dernier, et le véhicule fait désormais face à deux nouveaux concurrents du même genre, le Nissan Kicks et le prochain Hyundai Venue.

Intrigués par ce phénomène, nous nous sommes donnés comme mission de revisiter ce petit VUS urbain. Pourquoi ne pas partir en « roadtrip » à la découverte de la Colombie-Britannique à bord d’un C-HR? C’est exactement ce que nous avons fait!

L’endroit caché

Peu de provinces canadiennes sont aussi riches en diversité naturelle que la Colombie-Britannique. Qu’on craque pour ses chaudes plages ensablées, ou qu’on soit hypnotisé par ces monstres terrestres qu’on nomme les Rocheuses, la « BC » dispose d’absolument toutes les topographies imaginables pour satisfaire n’importe quel amateur de plein air.

Notre aventure en Toyota C-HR s’est étendue sur une période de deux semaines, débutant principalement sur la Sunshine Coast, à quelques centaines de kilomètres au nord de Vancouver. Isolée par un énorme fjord qu’on appelle le Howe Sound, cette région n’est accessible que par traversier, faisant de cette communauté un endroit isolé de la grande ville.

Curieusement, la charmante Sunshine Coast est une région méconnue par les habitants de Vancouver. La belle ironie, car il est possible d’apercevoir la métropole à l’horizon depuis le sommet du mont Elphinstone, une des randonnées les plus populaires de la région. Deux municipalités habitent la Sunshine Coast, Gibsons et Sechelt, totalisant une population d’à peine 35 000 habitants.

Avec une économie surtout basée sur la pêche et les pâtes et papiers, se procurer du saumon, ou même des fruits de mer sur la « côte » s’avère simple comme bonjour. Il suffit de se rendre à un de ses nombreux quais et d’y rencontrer un pêcheur vendant sa marchandise à même son bateau!

Bref, on apprécie la Sunshine Coast pour sa tranquillité, sa faune, la gentillesse de ses habitats, et ses innombrables plages ensoleillées qui font face à l’île de Vancouver, lieu de notre prochaine destination.

Planifier ses traversiers

Le coffre de notre C-HR remplit à bloc, comprenant bagages, glacière et une bonne réserve d’eau potable, nous étions prêt à découvrir l’Île. Le réservoir plein d’essence et nos téléphones Android garnis de musique, nous étions d’attaque pour prendre le traversier dès 8h40 le lendemain.

Zut! Le Toyota C-HR 2019 n’est pas compatible avec Android Auto…

Depuis la Sunshine Coast, au port de traversier de Langdale, il existe deux manières de se rendre sur l’île de Vancouver. Soit de correspondre au traversier de Nanaimo une fois arrivé à Horseshoe Bay, soit de se rendre jusqu’au port de Tsawwassen, qui nous amène jusqu’à la ville de Sydney, à moins d’une heure de route de Victoria.

Ayant comme but de visiter la capitale, nous avons choisi l’option deux. Toutefois, si notre objectif était de visiter Tofino, il aurait été préférable d’opter pour l’option un.

Le traversier partait à 17 h. Nous devions donc bien anticiper nos déplacements. Par chance, nous avions toute la journée devant nous, ce qui nous permettait de visiter Vancouver avant de poursuivre notre séjour vers Victoria.

Dès qu’on franchit le Lions Gate Bridge, à l’entrée de Stanley Park, il est difficile de résister au charme de Vancouver. Moderne, rempli de verdure et culturellement riche par sa forte présence asiatique, c’est une ville jeune, dynamique et accueillante par son climat tempéré et sa douce brise océanique.

À bord du C-HR, nous nous sommes faufilés vers son centre-ville afin de déguster un « bubble-tea » tout en se promenant au Canada Place, un centre de foire incorporant une panoplie d’information culturelle et artistique, sans oublier une vue prenante sur les montagnes de North Vancouver.

Un séjour à Vancouver n’est pas complet sans une visite à Grandville Island, un microclimat de marchants locaux et d’artisans cachés sous un des nombreux ponts de la ville. Ici, on y retrouve du Sockeye fraîchement pêché, des sushis à s’en faire éclater le ventre et d’énormes huîtres qui n’attendent qu’à être dévorées!

La reine et ses fleurs

Une heure et demie de traversier plus tard, nous étions enfin arrivés sur les rives de l’Île. Après s’être enregistrés dans un Airbnb non loin de l’Université de Victoria, nous nous dirigions vers la ville historique dont le nom s’inspire de la reine d’Angleterre.

La meilleure manière de bien profiter de Victoria est de stationner la voiture et de la découvrir à pied. On y retrouve toutes sortes d’attractions intéressantes, comme le musée de cire, le monde des miniatures, et le Fisherman’s Wharf, un énorme quai composé de charmantes maisons flottantes où il est possible d’y déguster un des meilleurs « Fish & Chips » au pays.

Et n’oublions surtout pas ces innombrables jardins de fleurs où il est possible d’apercevoir des paons se pavaner entre les vivaces!

Sur l’île, on ressent une forte solidarité de la part de ses aimables citoyens isolés du reste du continent nord-américain. Le coût de la vie est plus élevé, certes, et l’essence se maintient aux alentours de 1,50 $ le litre, mais les quartiers sont paisibles, le climat est doux et l’architecture est remplie d’histoire. Par chance, notre C-HR ne nécessitait que de l’essence ordinaire.

Deux jours plus tard, nous étions déjà sur le traversier du retour, mais cette fois, depuis Nanaimo. Prochaine destination : les Rocheuses!

De la mer jusqu’au ciel!

Afin de bien comprendre les variations en climat et en topographie de la Colombie-Britannique, nous vous recommandons de vous rendre jusqu’à la Vallée de l’Okanagan par la route 99, ou mieux connue sous le nom « Sea to Sky Highway ».

C’est une route qui sillonne la chaîne de montagnes Britannia, un énorme flanc vertical situé face au fjord de la Howe Sound. Ici, la vue est à couper le souffle. C’est l’endroit où la mer et les montagnes se rencontrent. Au loin, on aperçoit les colossaux sommets blancs des Rocheuses canadiennes.

Les élévations sont parfois intenses, et les 144 chevaux du Toyota C-HR se sont montrés un peu juste. La boîte CVT, quant à elle, livre encore cet effet élastique peu reluisant qui gâche l’expérience de conduite. Toutefois, nous avons été satisfaits par la dynamique de son châssis et par la performance de ses freins lors des descentes.

Au nord du fjord se trouve Squamish, un endroit de rêve pour n’importe quel amateur de randonnée pédestre ou d’escalade. Située à mi-chemin entre Vancouver et Whistler, cette municipalité arbore le confluent des ruisseaux des montagnes qui se jettent dans l’océan. C’est de toute beauté, rien de moins!

La Sea to Sky Highway nous amène ensuite aux hautes élévations des Rocheuses. Fini la mer, et place aux ruisseaux, aux lacs turquoise et aux sommets ivoirins des monts Garibaldi et Curry. Le village de Whistler, fort populaire pour les amateurs de ski et de vélo de montagne, est situé en plein centre de ces Goliath enneigés.

Whistler vaut absolument le détour, mais à notre avis, c’est la ville de Pemberton, à peine 20 minutes au nord de Whistler, toujours sur la route 99, qui mérite réellement d’être visitée. Non seulement il a été possible pour nous de trouver un Airbnb pour la moitié du prix de Whistler, mais nous étions également à quelques minutes de Joffrey Lakes, un parc national situé au pied du glacier Matier dont la randonnée pédestre vous marquera à vie.

Terminons par le désert

Si on suit la route 99 jusqu’à la petite municipalité de Lillooet, tout se met soudainement à changer. Les vents frais de l’Océan Pacifique disparaissent, laissant place à un climat chaud et sec. Les énormes séquoias se transforment en arbustes, et les montagnes blanches deviennent d’énormes cailloux dorés aux façades découpées par l’érosion. En l’espace d’une heure, on passe de 22 à 34 degrés Celsius!

Depuis le village de Lillooet, nous nous rendions à la vallée de l’Okanagan en longeant la rivière Fraser, un des courants d’eau les plus importants de la province. Ici, on se trouve en plein cœur des Rocheuses, une gigantesque vallée asséchée et privée d’eau, où les fruits, les légumes et le vin dominent l’économie de la région. Au centre de tout ça, l’énorme lac Okanagan. D’une longueur de 135 km et d’une profondeur 76 mètres, c’est lui qui a la responsabilité d’alimenter des milliers de vignobles et arbres fruitiers.

Notre aventure se termine à Naramata, une toute petite communauté située en banlieue de Penticton, la deuxième plus grande ville de la vallée, après Kelowna.

Assis en hauteur près d’un ancien chemin de fer tout en dégustant un Riesling de la région, nous restions bouche bée par la beauté magistrale de cette province canadienne. De la mer au désert, en traversant les montagnes, passant d’un climat doux et tempéré à une chaleur accablante identique au sud de l’Espagne, la Colombie-Britannique est aussi polarisante que fascinante.

En ce qui à trait au Toyota C-HR 2019, nous ressortons de notre essai avec la même opinion que la première fois que nous l’avons conduit. D’une allure originale, c’est un petit véhicule amusant à conduire et polyvalent pour un jeune couple en voyage, mais il ne s’avère ni le plus spacieux, ni le plus performant de sa catégorie. Sa mécanique éprouvée et ses coûts d’utilisation à la baisse, sans oublier un prix de base abordable, font de lui excellent compromis à une voiture compacte. Mais tout au long de notre voyage, il fut évident qu’une simple Toyota Corolla aurait pu tout aussi bien faire l’affaire.