Lorsque les constructeurs nippons ont envahi le marché nord-américain dans les années 60, le mot d’ordre était de ne rien changer à la formule automobile issue du pays au soleil levant. Les Honda, Toyota et Datsun de ce monde excellaient dans l’art du format de poche dotée d’une fiabilité à toute épreuve et c’est exactement ce qui a tout d’abord été proposé aux consommateurs de ce continent.
Mais, avec le temps, ces marques ont élargi leurs portfolios, ce qui explique pourquoi aujourd’hui les constructeurs asiatiques proposent à peu près tous un alignement semblable à celui de n’importe quelle autre marque présente sur le marché. Toutefois, il arrive à l’occasion que des modèles marginaux traversent les frontières.
C’est le cas de l’Infiniti M45 vendue chez nous en 2003 et 2004 seulement, une grande berline dotée d’un design baroque – du moins par rapport aux autres modèles Infiniti de l’époque – et d’une configuration un peu plus « américaine » qu’à l’habitude. En effet, sous le capot de cette Nissan Cedric (elle se vendait aussi sous l’appellation Gloria au Japon) déguisée en Infiniti se cache un V8 de 4,5-litres de cylindrée développant une puissance impressionnante de 340 chevaux et un couple de 333 lb-pi.
L’unique boîte de vitesses disponible est une unité automatique comptant cinq rapports, celle-ci offrant le changement manuel à l’aide du levier. Mais, ce n’est pas tout puisque cette M45 envoie la puissance aux seules roues motrices arrière, une architecture digne des grandes berlines de l’Oncle Sam. Mieux encore, ce paquebot japonais profite aussi de la présence d’un différentiel à glissement limité, ce qui garantit une meilleure tenue de route… et probablement quelques séances de caoutchouc brûlé si celui ou celle qui tient le volant en a envie!
La trouvaille de la semaine est actuellement en vente à Montréal à un prix de 8 500 $ et un kilométrage affiché de 162 000 km, si on se fie aux dires de l’annonce. Toujours selon le vendeur, les huit bobines d’allumage Hitachi, le démarreur, la batterie sont tous de nouvelle facture et précise que les changements d’huile synthétique ont toujours été effectués aux 4000 km depuis l’acquisition de la voiture aux alentours des 131 000 km. Ce dernier ajoute aussi que la voiture n’a jamais été utilisée pendant la saison froide, un élément qui explique pourquoi cette M45 semble en aussi bon état.
L’habitacle semble lui aussi bien conservé, même si la qualité des véhicules Infiniti des années 2000 est loin de ceux commercialisés en 2019. Il y a donc beaucoup de plastique, beaucoup de boutons et ce fameux rétroéclairage de couleur orange qui rappelle le coupé 350Z et même l’actuelle Nissan GT-R. Et puisqu’il s’agit d’une berline des années 2000, la chaîne audio vient avec un chargeur DC logé dans le coffre à gants et… un lecteur cassette! Oui, vous avez bien lu, un lecteur cassette pour les nostalgiques qui refusent de se tourner vers la musique « informatisée ».
Pour l’amateur de grande berline confortable, fiable et dotée d’une architecture plus traditionnelle, cette Infiniti M45 2003 constitue une belle prise, même à 8 500 $. Mentionnons aussi que le prix est négociable. Et, comme le mentionne le propriétaire actuel, cette berline est rare, ce qui augmente encore plus son attrait.
En fait, cette berline est assurée de devenir un item de collection d’ici quelques années, à cause de sa diffusion limitée en Amérique du Nord. Il est peut-être temps de considérer d’acquérir cette « Ford Crown Victoria » japonaise.
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