Comparaison

Kia Sportage HEV 2023 vs Toyota RAV4 Hybride 2022 : match comparatif

Comparison Data

Kia Sportage EX HEV 2023
Toyota RAV4 Hybride Limited 2022
Cylindrée
1,6 L
2,5L
Nb. de cylindres
L4
L4
Puissance
227 ch
219 ch @ 5 300 tr/min
Couple
258 lb-pi
163 lb-pi
Consommation de carburant
6,1 / 6,3 / 6,2 L/100 km ville/route/comb
5,8 / 6,3 / 6,0 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement
1 119 L / 2 087 L sièges rabattus
1 059 L / 1 977 L sièges rabattus
Prix de base
35 995 $
44 490 $
Taxe climatiseur
100 $
100 $
Frais transport et préparation
1 900 $
1 890 $
Prix tel qu’essayé
38 245 $
46 480 $
Équipement en option
250 $ – Peinture métallisée, 250 $
Aucun

Au moment d’écrire ces lignes, l’été a cédé sa place à l’automne, un autre signe de la vitesse à laquelle le temps passe. Il y a cinq ans, mon clavier s’époumonait à expliquer la génétique des hybrides rechargeables, ces grands incompris qui font le pont entre les hybrides et les véhicules totalement électriques. Ces cinq années passées, l’hybride enfichable et les VÉ sont tellement au diapason de notre quotidien que le consommateur ne sait plus trop ce qu’est un hybride tout court. La recette reste la même : un véhicule hybride emmagasine l’énergie cinétique, la stocke dans une petite batterie et la restitue via un moteur électrique jouant un rôle de support au moteur thermique, le tout sans fiche à brancher. Le but : réduire pollution et consommation. Le VUS compact étant la pierre angulaire des désirs du marché (et des ventes des manufacturiers), on peut s’étonner qu’il fallût autant d’années pour concurrencer les pionniers que furent les Ford Escape et Toyota RAV4 hybrides. La Corée du Sud fonçant tête baissée et de tous les côtés dans l’arène de l’électrification, AutoHebdo.net fait monter dans le ring le vieux champion qu’est le RAV4 hybride pour y affronter un jeune premier, le Sportage HEV 2023. Japon contre Corée!

Design

La cinquième génération du Toyota RAV4, apparue en 2019, marque une rupture avec les moutures précédentes. Les courbes douces, quasi féminines des anciens RAV4 ont fait place à des angles nets, un capot droit et bien haut ainsi que des revêtements de plastique gris aux bas de caisse et passages de roues, signature virile des VUS. Le dessin du RAV4 vient appuyer ses talents de baroudeur, mais sans pour autant révolutionner le segment. D’une tout autre école de style, le Sportage, cinquième du nom, laisse derrière sa bouille de sportive trapue sur échasses pour une coque de multisegment longue, fluide, douce où l’aérodynamique semble en appui à la modernité excentrique de ses phares. Rien ici n’inspire à aller se payer un bain de boue, on le sent plus en symbiose avec les environnements urbains où ces véhicules passent la majorité de leur temps. C’est idem à l’intérieur, où la sobre modernité du Sportage EX, le bas de gamme chez l’hybride, suggère luxe et technologie avec cet immense écran qui couvre élégamment la moitié du tableau de bord. Le RAV4 lui suggère l’aventure avec ses molettes protubérantes caoutchoutées comme des pneus tout-terrain, son écran très haut placé qui semble vissé au tableau de bord en seconde monte et ses commandes robustes. Notre Limited d’essai, le sommet de gamme chez l’hybride, ajoute un luxe discret à l’ensemble. Oui les goûts sont subjectifs, mais étant ici à la fois juges et jurés, nous favorisons l’élégante modernité du challenger à la robustesse stylistique du vétéran.

Kia Sportage HEV : 8/10; Toyota RAV4 hybride : 7,5/10

Puissance

Les hybrides se suivent, mais ne se ressemblent pas – surtout sous le capot! Nos protagonistes emmènent dans le ring des stratégies mécaniques quelque peu différentes autour d’une architecture intégrale similaire. Chez le Sportage HEV, on retrouve un 4-cylindres turbocompressé de 1,6-litre bon pour 177 ch à lui seul, boulonné à une boîte automatique conventionnelle à six rapports. S’ajoutent deux moteurs électriques, un de 17 ch à l’avant et l’autre de 59 ch à l’arrière par qui la motricité intégrale arrive. Chez le RAV4, l’approche classique de Toyota pour ses hybrides affiche présent : nous avons un 4-cylindres atmosphérique de 2,5-litres à cycle Atkinson à l’avant, et une boîte CVT à engrenages planétaires qui abrite un premier moteur électrique de 118 ch. Tout à l’arrière, un second moteur électrique de 54 ch assure la motricité des roues arrière qui n’ont aucun lien mécanique avec l’avant. Malgré les chiffres, le Kia s’avère nettement plus souple que le Toyota, avec un couple et une puissance aussi silencieuse que linéaire, donnant à la fois le rendu et le raffinement d’une bagnole de luxe. Avec ses 227 ch au combiné, le Sportage éclipse de peu les 219 équidés du RAV4 grâce à son couple combiné plus élevé. Seuls les villégiateurs resteront sur leur faim, nos hybrides n’offrant que 2 000 livres (KIA) et 1 750 livres (Toyota) en termes de capacité de remorquage.

Kia Sportage HEV : 8/10; Toyota RAV4 hybride : 7,5/10

Agrément de conduite

À défaut de cloner le chroniqueur, nous avons passé deux semaines successives avec chacun des compétiteurs, quelques heures se chevauchant afin de les photographier ensemble (sous un déluge d’automne…) Sous la pluie, tous les VUS sont gris, mais n’empêche que depuis le volant, le contraste est fort entre ces deux compétiteurs aux robes identiques. Les différentes approches de design se poursuivent effectivement dans les réglages des châssis, le Sportage visant le confort et l’isolement d’un véhicule de luxe, tandis que le Toyota assume ses racines populaires et maintient le contact entre le conducteur et le bitume. L’isolement du Kia fait en sorte qu’il est facile d’aborder une rampe d’autoroute un peu plus rapidement que pressenti et on le sent alors plus balourd dans ses réflexes. Le RAV4, fidèle aux commandements d’Akio Toyoda, se révèle un peu plus « planté » qu’attendu et supporte mieux une conduite plus appuyée. Avantage Toyota.

Kia Sportage HEV : 7/10; Toyota RAV4 hybride : 7,5/10

Convivialité

Les habitacles de nos deux rivaux suivent deux écoles de pensée totalement différentes. Le Toyota, plus apte à se retrouver dans des flottes commerciales, se déchiffre comme un grille-pain. Levier de vitesse conventionnel, écran tactile à grosses molettes supplantées de boutons pour les raccourcis…rien pour vous dérouter. Dans le Sportage, il faut prendre un instant pour se familiariser avec les commandes, notamment ce rang de commandes à effleurement qui bascule entre climatisation et divertissement au contact d’une touche. C’est presque garanti que vous allez mettre la climatisation « dans le tapis » au moins une fois en tentant de baisser le volume de la radio! On s’y fait rapidement, mais le cognitif travaille toujours. Chacun possède des astuces qui lui sont propres en matière de rangement, mais nous avons trouvé les rangements du Sportage plus adaptés à nos besoins personnels. Pour ce qui est de l’accessibilité, ses portières arrière s’ouvrent nettement plus larges que celles du RAV4, celui-ci venant vous compliquer la vie quand viendra le temps d’installer des sièges d’appoint à l’arrière. Côté coffre, notre RAV4 tout garni bénéficie d’un hayon motorisé, mains libres, mais très lent, tandis que le Sportage offre un plancher à deux niveaux. Match nul.

Kia Sportage HEV : 7,5/10; Toyota RAV4 hybride : 7,5/10

Sécurité

Signe que les véhicules rivaux sont tricotés serrés dans cette catégorie, nos deux pugilistes se sont mérité des « Top Safety Pick + » de l’IIHS quand ils ont livré des combats contre des béliers et blocs de béton. Le RAV4 remporte aussi une cote cinq étoiles de la NHTSA, tandis que le Kia, tout récent, n’a pas encore été évalué par l’agence gouvernementale. Même si le coréen s’est présenté au match en modèle de base, sa suite d’aides à la conduite était fort complète et sa direction pilotée s’est révélée plus douce et adroite que celle du Toyota, et c’est la même histoire pour le régulateur de vitesse adaptatif à fonction d’arrêt complet. L’armada informatique de sécurité des deux rivaux a obtenu une uniforme cote « supérieure » de l’IIHS dans ses essais objectifs, mais subjectivement celle du Kia semble plus aboutie … et rassurante.

Kia Sportage HEV : 8,5/10; Toyota RAV4 hybride : 8/10

Caractéristiques

Nos protagonistes ont beau se ressembler, il reste que l’on compare ici le Sportage hybride le moins coûteux avec le RAV4 Hybrid le plus cher. Malgré ça, c’est toujours au décompte du contenu embarqué que la Corée tire son épingle du jeu. Ainsi la chaîne audio non griffée du Sportage à six haut-parleurs vaut bien la JBL du RAV4 Limited et ses onze clairons, et toutes deux offrent la connectivité Android Auto / Apple CarPlay. Toujours au niveau de l’infodivertissement, le Kia le plus basique offre la navigation de série, sur écran léché de 12,3 po, alors qu’elle est exclusive au Limited chez Toyota, dont l’écran style seconde monte ne fait que 9 po. Les habitacles des deux véhicules sont également recouverts de cuir synthétique, avec quatre places chauffées et deux ventilées pour le Toyota, tandis que le Kia ne chauffe les popotins qu’à l’avant, où seul le conducteur bénéficie de réglages électriques. Tous deux offrent aussi la climatisation thermostatique bizone, le régulateur de vitesse adaptatif et la clé intelligente. Dehors, nos deux rivaux chaussent d’élégantes jantes en alliage, 17 po chez Kia et 18 chez Toyota, et ce dernier bénéficie d’un hayon mains libres tandis que celui, manuel, du Kia est léger et convivial. Oui le RAV4 Limited est un peu mieux garni, mais le Sportage de base est loin d’être dénudé!

Kia Sportage HEV : 8/10; Toyota RAV4 hybride : 8,5/10

Habitabilité

Il est étonnant de voir à quel point les dimensions des VUS compacts sont similaires. L’ombre du Sportage dépasse de 5 cm celle du RAV4, tout comme son empattement. Mais les designers coréens sont allés au-delà de cet avantage, offrant 76 mm de plus en espace pour les jambes à l’arrière, une donnée nettement visible quand ce conducteur de 1,80 m s’assoit « derrière lui-même ». Le Kia livre une impression d’espace qu’on ne retrouve pas dans le RAV4, même si les cotes de ce dernier ne sont pas loin derrière. La largeur aux hanches supérieure du Kia contribue à cette impression, même si la carrure du RAV4 en offre un peu plus aux épaules. Et ne vous fiez pas à sa ligne élancée : le Kia offre plus d’espace pour la tête, et son coffre est un peu plus vaste, offrant 110 litres de plus que le Toyota banquette arrière rabattue. Visuellement, ce gain d’espace dans tous les axes est perceptible dans le Sportage, qui remporte cette catégorie.

Kia Sportage HEV : 8/10; Toyota RAV4 hybride : 7,5/10

Confort

Passer d’un véhicule à l’autre a été une expérience marquante. Ce n’est pas que le Toyota soit un camion de ferme, mais le manufacturier doit se garder une petite gêne et réserver un degré de raffinement supplémentaire au Venza qui partage avec le RAV4 plate-forme, mécanique … et salle d’exposition. Comme une Camry perchée sur des échasses, le RAV4 offre un confort louable, mais de qualité « flotte commerciale ». Aucune gêne chez Kia qui n’a pas de cousin de luxe à protéger. L’ambiance est feutrée, l’insonorisation supérieure à la dernière Lexus que nous avons essayée – on peine à entendre la mécanique – et ses suspensions vous liment un bitume à faire rougir un ministre des Transports. Idem pour les sièges, mieux galbés chez le coréen alors que ceux du Toyota semblent avoir été conçus pour le physique américain moyen – le mien est un peu trop étroit et léger pour s’y sentir parfaitement bien. Net avantage Kia.

Kia Sportage HEV : 8,5/10; Toyota RAV4 hybride : 7,5/10

Économie de carburant

Les cotes Énerguide de nos deux rivaux sont très similaires, avec des cotes combinées de 6,2 L/100 km et 6,0 L/100 km respectivement pour le Sportage et le RAV4, mais le monde réel révèle des surprises qu’on ne peut découvrir dans les laboratoires fédéraux. Nos deux semaines d’essais successives ont présenté une météo similaire, et l’usage fait des deux véhicules a été quasi-identique. L’ordinateur de bord du RAV4 nous créditait d’une moyenne de 6,2 L/100 km au terme de l’essai, tandis que celui du Sportage offrait 7,0 L/100 km. L’écart est faible, mais selon la conduite, le Toyota pouvait descendre sous les 6 litres, un seuil que le KIA ne pouvait toucher malgré de longs passages en tout électrique, parfois sur quelques kilomètres. Les deux véhicules consomment de l’essence ordinaire, mais le Toyota en prendra un peu moins.

Kia Sportage HEV : 8/10; Toyota RAV4 hybride : 8,5/10

Valeur

Quelques 8 000 $ séparent le RAV4 Limited du Sportage EX, et malgré cette somme rondelette, c’est ce dernier qui donne l’impression d’être plus huppé et cossu que son rival. Ajoutez un esthétisme moderne de bon goût, un confort royal et une économie d’essence supérieure aux concurrents non hybrides vendus à des prix similaires et vous avez ici une excellente affaire pour qui ne cherche pas le « score » absolu en matière de consommation d’essence. Le Toyota ne peut même pas prendre le dessus avec sa réputation de fiabilité, elle qui en prend pour son rhume avec le problème de corrosion du câble d’alimentation du moteur électrique arrière (recherchez le mot-clic « cablegate » pour en savoir plus). Les produits coréens sont toujours les champions de la valeur et le Sportage HEV poursuit la tradition.

Kia Sportage HEV : 9/10; Toyota RAV4 hybride : 7/10

Conclusion

Tout beau, tout nouveau, le Kia Sportage HEV remporte ce match des VUS compacts hybrides, mais de bien peu! Le vétéran de Toyota s’est bien défendu, mais le raffinement supplémentaire, la modernité et le budget plus digeste du Sportage de base qui nous a été prêtée pour ce match fait pencher la balance vers le challenger coréen. Ayant en main le sommet de gamme du Toyota et l’entrée de gamme du Kia, plus d’un passager a cru à l’inverse tant les premières impressions du Sportage sont bonnes. L’attention du public se porte vers les hybrides rechargeables et leurs plaques d’immatriculation vertes, mais pour qui ne dispose que d’un budget « essence » – et qui ne souhaite pas prendre place sur une interminable liste d’attente – le Sportage HEV offre beaucoup pour un budget de moins de 40 000 $ et consomme moins de carburant que la petite sous-compacte de ma fille. Les hybrides non enfichables demeurent des valeurs sûres dans un marché à l’électrification croissante, et leur meilleure disponibilité vous permettra d’économiser du carburant plus rapidement, tout en vous sentant dans l’air du temps!

Les concurrents