Comparaison

Nissan Altima 2020 contre Subaru Legacy 2020 : match comparatif

Comparison Data

Nissan Altima 2.5 Platinum 2020
Subaru Legacy 2.5i Limited 2020
Cylindrée
2,5L
2,5L
Nb. de cylindres
L4
H4
Puissance
182 ch @ 6 000 tr/min
182 ch @ 5 800 tr/min
Couple
178 lb-pi @ 3 600 tr/min
176 lb-pi @ 4 400 tr/min
Consommation de carburant
9,3 / 6,7 / 8,1 L/100 km ville/route/comb
8,8 / 6,7 / 7,9 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement
436 L
428 L
Prix de base
35 098 $
34 295 $
Taxe climatiseur
100 $
100 $
Frais transport et préparation
1 815 $
1 650 $
Prix tel qu’essayé
37 313 $
36 045 $
Équipement en option
300 $ – Peinture trois couches, 300 $
Aucune

Vincent Aubé et William Clavey

Les ventes de berlines intermédiaires sont en baisse, ça, on le sait. Mais étrangement, les ventes de Subaru Legacy au pays – bien que décroissantes – se maintiennent. Quel est son secret? C’est simple : sa transmission intégrale exemplaire, offerte sans frais supplémentaires, s’avère une valeur sûre pour les consommateurs canadiens.

C’est une niche que Subaru remplit de manière si efficace que Nissan veut elle aussi s’en emparer. Pour la première fois depuis sa naissance en 1993, l’Altima s’offre avec le rouage intégral doté de série. Elle vient donc jouer dans les plates-bandes de la Subaru. Maîtrise-t-elle l’art de la berline quatre roues motrices aussi bien que sa rivale aux six étoiles?

Afin de brosser un portrait équitable de ces deux nouvelles berlines, nous les avons toutes les deux mises à l’essai dans des conditions hivernales.

Design

Nissan : 8/10
Subaru : 6/10

Vincent a dit : Dans un segment où même la Toyota Camry est devenue séduisante au fil des ans, les deux protagonistes de ce match comparatif ont presque l’air « beige ». Je m’explique : s’il est vrai que l’Altima n’a jamais été aussi agressive à l’extérieur avec ce bouclier flanqué du « V » chromé, de ces blocs optiques découpés au couteau et même d’un capot en forme de coquillage, la plus récente interprétation de la berline intermédiaire demeure malgré tout timide face à une Mazda6 qui n’a pas pris une seule ride depuis 2014 ou même à l’excentrique nouvelle Hyundai Sonata.

Néanmoins, avec ses jantes d’un diamètre de 19 pouces qui remplissent à merveille les arches de roues de la voiture, la Nissan Altima 2.5 Platinum 2020 est plus originale à côté de la Subaru Legacy, fraîchement débarquée dans les concessions du pays. À ce niveau, le département de design a fait preuve d’un peu plus de liberté dans son approche, et ce, même si l’Altima est une copie de la Maxima, ou même de la nouvelle Sentra!

La nouvelle Legacy respecte la philosophie évolutive de la marque, et ça paraît. Lors d’un essai de la berline réalisé un peu plus tôt cet hiver, j’ai pu remarquer le regard interrogé d’un autre conducteur qui reconnaissait bien la Legacy à travers les subtilités du nouveau modèle.

Il serait également pertinent de parler de la qualité des deux berlines. À ce niveau, la nouvelle Legacy l’emporte sur sa rivale de Nissan.

William a dit : À ce chapitre, c’est clairement l’Altima qui l’emporte. Bien que la nouvelle Legacy soit plus jolie que sa devancière, son design est de type évolutif plutôt que révolutionnaire, et honnêtement un peu trop homogène à mon goût. Bref, excepté les nouveaux phares et feux à DEL plutôt jolis, cette Subaru ne semble tout simplement pas avoir changé. La partie arrière ajoute certainement une légère touche de sportivité, mais la Legacy fait malheureusement très peu pour se différencier du lot.

En revanche, l’Altima est beaucoup plus jolie en raison de sa calandre Vmotion, ses ailes bombées et sa stature trapue. En outre, au premier coup d’œil, c’est une berline beaucoup plus élégante et stylisée qui donne l’impression d’être plus imposante et onéreuse qu’elle ne l’est en réalité. Il est fréquent d’entendre le commentaire « mini Maxima » autour de cette nouvelle Altima, qui hérite de quelques touches stylistiques de sa grande sœur, comme, entre autres, le fameux pilier C flottant, une tradition chez les récents produits du constructeur. C’est un coup de crayon franchement réussi.

Habitacle

Nissan : 7/10
Subaru : 8/10

Vincent a dit : Le remaniement de la Legacy et de l’Altima a grandement aidé la cause des deux voitures. Bien évidemment, ce qui fait jaser en cette année-modèle 2020, c’est l’écran tactile vertical (disponible sur les livrées cossues) de la Legacy. Toutefois, nous aborderons ce détail non négligeable un peu plus loin dans le texte.

La bonne nouvelle, c’est que la planche de bord de la Subaru s’inscrit mieux dans la stratégie employée à bord des autres récents modèles de la marque. Des buses de ventilation verticales au centre à ce volant plus gras que par le passé, tout ou presque est bien pensé pour faciliter l’utilisation au quotidien. Il n’y a pas si longtemps, la Nissan Altima était munie d’un tableau de bord triste à regarder… et triste à utiliser. Force est d’admettre que la refonte de l’an dernier lui a fait le plus grand bien. Non seulement l’approche deux tons illumine l’habitacle, mais l’ergonomie est sans reproche, du volant multifonctions aux commandes de la ventilation logées non loin du levier de vitesse. Je dois tout de même ajouter mon grain de sel : le volant de l’Altima est à mon avis plus agréable que celui de la Subaru. Voilà, c’est dit!

Les sièges de la première rangée (de la Subaru) sont plus enveloppants que ceux de l’Altima, la représentante de Nissan qui se reprend tout de même de belle manière avec ses baquets zéro gravité. L’assise s’avère toutefois un peu courte, tout le contraire du siège du conducteur dans la Subaru, son baquet étant ajustable à ce niveau.

L’espace à l’arrière est similaire, mais la Legacy se fait un peu plus accueillante lors de l’entrée ou même au niveau des jambes des occupants. Même constat dans le coffre : le volume est sensiblement le même, à l’avantage très minime de la Nissan.

Un mot sur les systèmes d’infodivertissement des deux berlines : si l’excellence d’un système multimédia se mesurait exclusivement par la grandeur de l’écran, la Legacy serait sacrée championne pour cette facette bien précise. Il est vrai que ce vaste écran tactile de 11,6 pouces en hauteur attire l’œil, notamment à cause des graphiques améliorés, mais en revanche, ce passage à une majorité de commandes tactiles n’est pas nécessairement bienvenu, du moins pour l’ajustement de la climatisation au quotidien. En effet, il faut passer par l’écran pour mettre en marche la sellerie chauffante ou ajuster certains paramètres de la température ambiante. Heureusement, les concepteurs ont cru bon de laisser des touches traditionnelles pour réchauffer ou refroidir l’habitacle, en plus des touches pour le dégivrage des fenêtres avant et arrière. La bonne nouvelle, c’est que l’utilisation de ce système d’infodivertissement ne nécessite pas de baccalauréat en navigation.

De son côté, le système de l’Altima est peut-être livré avec un écran moins vaste, mais son utilisation est tout aussi simple. Tous les liens pertinents sont dissimulés dans le bas de l’écran, tandis que sous ce dernier, on retrouve des boutons-raccourcis pour accéder aux sous-menus du système.

Le système Subaru est sans contredit plus impressionnant, mais pour ceux et celles qui ne raffolent pas à l’idée de devoir manier une climatisation avec l’écran tactile, l’approche de la Nissan Altima est plus traditionnelle, et il n’y a rien de mal là-dedans!

William a dit : Il est toutefois important de souligner que ces deux concurrentes s’avèrent être des berlines hyper bien ficelées. Leurs habitacles confortables, spacieux et relevés le démontrent clairement.

La Subaru gagne toutefois des points par ses technologies au goût du jour et par la convivialité de ses commandes. Pour cette nouvelle mouture, le constructeur a complètement repensé l’interface multimédia STARLINK. Un tout nouvel écran de 11,6 pouces s’étend à la verticale sur la planche de bord et la console centrale a été repensée pour qu’elle soit à la fois plus polyvalente et positionnée plus haut dans l’habitacle, permettant de mieux saisir le levier de vitesses.

C’est vachement réussi, incorporant des matériaux de bonne qualité et une qualité d’assemblage hors pair.

L’Altima tire tout de même bien son épingle du jeu. Elle affiche elle aussi un habitacle soigné et bien fini, mais son interface multimédia est désuète lorsqu’on le compare à la tablette ultra techno de la Subaru. La présentation générale, bien que jolie, est tout simplement plus sobre. L’accès aux places arrière de l’Altima s’avère également un tantinet plus difficile que dans la Subaru, où les grandes personnes devront se pencher la tête pour y accéder.

Vincent et moi étions toutefois d’avis que les sièges de l’Altima, surtout à l’avant, sont franchement plus confortables que ceux de la Legacy.

Au volant

Nissan : 5/10
Subaru : 7/10

Vincent a dit : Il arrive parfois qu’un match comparatif soit parfaitement agencé. Dans les deux cas, on a affaire à des berlines intermédiaires renouvelées il n’y a pas si longtemps, les deux qui profitent d’une mécanique 4-cylindres atmosphérique de 2,5-litres de cylindrée. Mieux encore, les deux berlines nipponnes viennent d’office avec une boîte CVT, tandis que le rouage intégral fait partie de l’équipement de base, à la seule différence que la Legacy vient avec ce type de motricité depuis la nuit des temps, tandis que l’Altima constitue l’une des rares incursions dans le fief intégral de Subaru – la dernière qui remonte à la Ford Fusion 2018 – dans le segment encore important de la berline intermédiaire. Je dois aussi souligner que le système de Nissan est réactif, tandis que celui de la Subaru est à prise constante. Autrement dit, le premier est prêt à réagir, le deuxième qui travaille sans relâche.

Même si les deux voitures peuvent se targuer d’avoir les lettres « AWD » à l’intérieur de leurs fiches techniques respectives, il y a un monde de différence entre ce que l’une ou l’autre peut offrir en terme de motricité, d’adhérence et d’agrément de conduite. L’Altima de dernière génération est sans contredit bonifiée par rapport à l’ancienne livrée, mais la Subaru est tout simplement supérieure et même si les mécaniques respectives offrent des puissances très similaires, c’est au volant de la Legacy qu’on se sent rassuré, en plus d’avoir un sourire accroché au visage.

William a dit : Le but premier d’une berline intermédiaire, c’est de transporter ses occupants en un confort total et à prix modeste, sans trop consommer d’essence. Bien que certaines déclinaisons sport existent dans cette catégorie de véhicules, ne vous attendez pas à des voitures particulièrement performantes pour autant.

La Legacy prend un peu d’avance à ce chapitre, tant en raison des deux choix de moteurs offerts, mais aussi grâce à sa transmission intégrale à prise constante. Ces qualités font d’elle une meilleure routière lors d’une bonne bordée de neige.

Notre modèle d’essai était alimenté par un 4-cylindres à plat de type boxer d’une cylindrée de 2,5-litres – une mécanique bien connue chez Subaru. Ce moteur développe 182 chevaux et 176 lb-pi de couple. Il est toutefois possible d’opter pour un 2,4-litres turbocompressé, toujours à plat, de 260 chevaux et 277 lb-pi de couple. Ces deux moteurs sont associés à une boîte automatique à variation continue (CVT).

L’Altima, quant à elle, n’est offerte qu’avec une seule motorisation au Canada. Certes, nos amis du sud profitent d’un moteur 2,0-litres turbo à compression variable, mais ici, le seul bloc proposé est un 4-cylindres atmosphérique, également de 2,5 litres, d’une puissance de 182 chevaux et 178 lb-pi de couple, des spécifications presque identiques à celles de la Legacy. Et comme sa rivale, ce moteur est également jumelé à une boîte CVT.

Sur la route, ces deux berlines arborent une tenue de route raffinée et encaissent les imperfections de l’asphalte avec finesse et solidité. Elles sont silencieuses, confortables et on sent que leurs mécaniques peu complexes leur permettront de rouler longtemps sans trop de pépins mécaniques. Leurs boîtes CVT respectives se comportent de façon semblable, mais j’ai personnellement préférée celle de Subaru, tant en raison de ses temps de réponse et de ses faux rapports, modulables via les palettes au volant.

De plus, sur une bonne surface glissante, c’est clairement la Subaru qui l’emporte en matière d’adhérence. Sa transmission intégrale de type préventif – c’est-à-dire qu’elle est continuellement activée contrairement à celle de l’Altima qui s’enclenche lorsque le système détecte une perte d’adhérence – fait d’elle un système tout simplement plus efficace en situation hivernale.

La rapidité de son rendement et le centre de gravité bas qu’octroie le moteur boxer font en sorte qu’il est possible d’attaquer un virage à faible adhérence avec beaucoup plus de confiance. La Legacy mort à la chaussée instantanément, et se permet même de faire déraper son train arrière, selon l’humeur de celui ou celle qui tient le volant.

À titre de comparatif, la transmission intégrale de l’Altima est efficace, certes, mais on la sent maladroite et visiblement moins précise que celle de la Subaru, surtout dans la neige. Bref, le système doit détecter une perte d’adhérence des roues avant d’activer ses quatre roues motrices, causant parfois des délais peu reluisants.

Consommation

Nissan : 8/10
Subaru : 8/10

Vincent a dit : À ce chapitre, un simple coup d’œil à l’ÉnerGuide canadien confirme notre hypothèse lancée avant de prendre la route. Les deux berlines sont nez à nez lorsqu’est venu le temps de ravitailler à la station-service. Certes, l’Altima Platinum consomme un brin plus en ville avec 9,3 L/100 km, une statistique qui descend à 9,1 L/100 km sur les livrées qui ne sont pas équipées des jantes de 19 pouces soit dit en passant. La Subaru, quant à elle, a meilleure cote selon le guide canadien, avec 8,8 L/100 km en conduite urbaine. Au final, la moyenne globale des deux voitures (8,1 L/100 km pour l’Altima Platinum et 7,9 L/100 km pour la Subaru Legacy) est très similaire. D’ailleurs, notre moyenne qui oscillait autour des 10 L/100 km (9,7 L/100 km en réalité) pendant cet essai mi-urbain mi-route indique aussi qu’il est possible de conduire une berline à quatre roues motrices sans enregistrer des résultats décevants à la pompe. Notez qu’il aurait été facile de descendre ces statistiques encore un peu en abaissant notre vitesse sur l’autoroute à 100 km/h ou même en réduisant nos ardeurs dans les chemins sinueux et enneigés.

William a dit : À notre grande surprise, ces deux berlines ont enregistré des moyennes de consommations presque identiques.

Pourquoi étonnés? La transmission intégrale de Nissan priorise les roues avant afin de réduire la consommation d’essence. Après tout, lorsqu’on roule sur l’autoroute à plus de 100 km/h sur une surface sèche, il est inutile de faire tourner les quatre roues. Ça ne fait qu’augmenter la consommation d’essence du moteur thermique. Ainsi, nous nous attendions à ce que certes, l’Altima perde des plumes au niveau de sa maniabilité dans la neige, mais qu’elle les regagne par sa mécanique plus frugale.

Curieusement, le système intégral de Subaru n’a pas eu d’incidence sur la consommation de la Legacy. Par le passé, on reprochait aux véhicules Subaru d’être gourmands à la pompe. Ce n’est plus le cas. À la fin d’un trajet identique, en plein mois de janvier, nos deux berlines affichaient une moyenne combinée de 9,7L/100 km. Pas si mal.

Conclusion

Le segment de la berline intermédiaire est à nouveau peuplé de deux modèles équipés d’une transmission intégrale, Nissan reprenant la place libérée par Ford, qui a simplifié sa gamme Fusion il y a deux ans. La Legacy est une pionnière qui n’a plus vraiment besoin de présentation quant à l’efficacité de sa motricité. L’Altima, en revanche, a tout à prouver, même si la berline est l’une des plus vendues en Amérique du Nord. D’ailleurs, en cours d’année, la Toyota Camry sera également rendue disponible avec un rouage intégral, une tendance qui pourrait s’accélérer si ces trois modèles continuent de progresser dans le marché.

Pour revenir à ce duel, les deux berlines sont nez à nez à plusieurs égards… sur papier du moins! L’Altima est la plus confortable des deux, mais la Legacy est assurément la plus joueuse, voire plus sûre à cause de ses quatre roues motrices en service constant. C’est pour cette raison que la bonne vieille Subaru Legacy 2.5i Limited 2020 mérite notre recommandation suite à cet essai glacial.