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En avance sur leur temps : un hommage aux pionnières de l'automobile

Au cours de son histoire, l’industrie de l’automobile a été le théâtre de plusieurs innovations. Rome ne s’est pas faite en un jour, comme le dit si bien le dicton. On peut d’ailleurs affirmer un peu la même chose à propos de la plus grande industrie au monde. Avant d’arriver au niveau technique actuel, l’automobile en a subi des transformations et des améliorations de toutes sortes.

Nous avons donc décidé d’honorer ces modèles de production qui ont changé le cours de l’histoire automobile à jamais. Ces pionnières de l’automobile n’ont pas toujours connu la gloire à grande échelle, mais leur apport demeure primordial à nos yeux. Place à l’énumération de ces voitures qui étaient en avance sur leur temps.

Ford Model T 1908-1927

Le constructeur Mercedes-Benz a peut-être inventé l’automobile avec son curieux Benz Patent Motorwagen en 1885, mais sa création est demeurée marginale. En revanche, la Model T imaginée par Henry Ford a révolutionné l’automobile en la rendant accessible à la masse populaire.

La chaîne de montage a non seulement abaissé le prix de l’automobile, mais elle a grandement accéléré sa production. En près de deux décennies, la voiture s’est écoulée à plus de 15 millions d’exemplaires.

Chrysler Airflow 1934

La marque Chrysler ne connaît pas sa meilleure période, elle qui est devenue une productrice de minifourgonnettes depuis quelques semaines. Toutefois, Chrysler a déjà été synonyme d’innovation, en particulier avec l’Airflow des années 30. Cette voiture entièrement développée en soufflerie a presque inventé le terme « aérodynamique » au sein de l’industrie.

Sa carrosserie tout en courbes lui permettait de glisser dans l’air, contrairement à la majorité des voitures de l’époque. Malheureusement, sa silhouette « étrange » pour l’époque a nui à son succès commercial.

Citroën Traction Avant 1934

Malgré ses airs de voiture d’époque, la Traction Avant avait plus de points en commun avec un vaisseau spatial lorsqu’elle s’est amenée sur le marché au milieu des années 30. Non seulement la voiture se démarquait par son architecture à roues motrices avant, mais la présence de freins hydrauliques et d’une suspension indépendante la rendait encore plus futuriste dans son approche. Même le squelette de la voiture était inusité pour l’époque, la Traction Avant qui reposait sur une structure monocoque.

Willys CJ-2A 1941

N’allez pas croire que le Willys CJ-2A se retrouve sur notre liste pour son apport au mouvement des véhicules utilitaires sport. L’ancêtre direct du Jeep Wrangler a surtout contribué à la victoire des Alliés en 1945, notamment par son format très compact et sa simplicité. Encore aujourd’hui, le 4x4 de Jeep reprend des solutions imaginées à la fin des années 30 comme le pare-brise qui se replie vers l’avant ou les portières amovibles, pour ne nommer que celles-là.

Citroën DS 1955

Plus de 70 ans après son dévoilement, la DS de Citroën continue de faire tourner les têtes par sa silhouette futuriste, mais aussi par le nombre d’innovations installées à bord. Pensons notamment à cette suspension hydropneumatique qui faisait de la voiture l’une des plus confortables sur le marché, mais aussi sa direction assistée, des freins à disque, une boîte de vitesses semi-automatique. La DS a tellement marqué l’industrie automobile française qu’elle est souvent citée en exemple pour illustrer la contribution de la France à l’automobile.

Austin mini 1959

L’automobile n’a pas toujours été hyper logeable et utilitaire comme c’est le cas de nos jours. La première Mini, conçue par Alec Issigonis, était justement aux antipodes de cette idée. Malgré ses dimensions lilliputiennes, la citadine avait deux rangées de sièges et une mécanique logée à l’avant, ce qui facilitait justement l’intégration des autres équipements à bord de cette minuscule et sympathique boîte sur roues.

Oldsmobile Jetfire 1962

Il est tout à fait normal de croire que la turbocompression est une idée venue d’Europe pour bonifier les performances des motorisations, mais il n’en est rien. La première voiture à bénéficier d’un turbocompresseur sous le capot est une Oldsmobile Jetfire, et ce, dès 1962.

Le muscle car américain était mû par un V8 d’une cylindrée de 3,5-litres. L’ajout du turbo à l’équation a fait grimper la puissance à 215 chevaux, soit 30 de plus qu’à l’origine. Le couple, quant à lui, atteignait 300 lb-pi lorsque le moteur révolutionnait un peu plus.

Shelby Cobra 1962

Lorsque Caroll Shelby a décidé d’approcher le petit constructeur britannique AC Cars pour lui proposer une entente, il ne se doutait peut-être pas de l’engouement qu’il venait de créer en jumelant un moteur V8 américain à la caisse d’un petit roadster d’origine britannique.

Le groupe motopropulseur et le châssis n’étaient peut-être pas en avance sur leur temps, mais cette idée de réunir un gros moteur et une petite voiture l’était, elle. La Shelby Cobra est non seulement devenue une icône de l’industrie automobile américaine, mais elle a également inspiré des milliers d’amateurs à reproduire la recette du célèbre préparateur texan.

Jeep Wagoneer 1963

Le nom Wagoneer résonne de plus en plus dans les coulisses de l’automobile. C’est que, voyez-vous, le constructeur a ramené l’écusson pour lutter contre les autres gros VUS pleine grandeur sur le marché. Mais, il ne faudrait surtout pas oublier que le premier Jeep Wagoneer a marqué à sa façon l’industrie en jumelant les qualités d’un authentique 4x4 à celles d’un véhicule plus cossu, voire d’une carrosserie plus proche d’une voiture familiale. C’est d’ailleurs la philosophie derrière cette gamme Wagoneer relancée en pleine pandémie. L’ancêtre du Range Rover, c’est lui!

Lamborghini Miura 1966

La Miura a révolutionné le segment de la voiture exotique au milieu des années 60. Le positionnement du moteur V12 derrière les occupants était une nouvelle idée pour l’automobile à ce moment de l’histoire. Le déménagement du 12-cylindres en position centrale permettait au département de design d’oser un peu plus dans la ligne de la voiture. D’ailleurs, quelques autres créations de renom ont fait honneur à cette prémisse. Pensons à la Countach, la Diablo, la Murcielago ou même l’Aventador, toutes propulsées par un V12 logé au centre de la voiture.

Mercedes-Benz Classe S 1972

La nouvelle Appellation Classe S est apparue au début des années 70, mais tout au long de sa glorieuse histoire, la plus grande berline de la marque à l’étoile d’argent a plus d’une fois servi de plateforme technologique pour illustrer les plus récentes innovations en matière de sécurité ou de confort. L’une des plus avancées (par rapport à sa devancière) est sans contredit la génération W140 de 1991. En plus d’être disponible avec plusieurs mécaniques, dont un V12, la grande dame était entièrement contrôlée par ordinateur, en plus d’être plus luxueuse, plus lourde et plus sécuritaire que jamais.

Oldsmobile Toronado 1974

Le coupé de luxe n’était qu’une autre option pour les consommateurs intéressés par des voitures pleine grandeur, mais le catalogue renfermait un nouvel équipement pour l’époque : un coussin gonflable pour le conducteur. Eh oui, c’est à bord de ce coupé confortable que la technologie a été offerte pour la première fois. L’engouement du public n’a malheureusement pas suivi les ambitions du constructeur. Mais, au cours de la décennie suivante, le coussin gonflable s’est rapidement répandu aux quatre coins de l’industrie.

Volkswagen Golf GTI 1976

En Amérique du Nord, la première Rabbit GTI s’est amenée en 1983, mais de l’autre côté de l’Océan Atlantique, le concept de réunir la coquille d’une voiture économique à quelques composantes au tempérament sportif existait depuis quelques années déjà. C’est à la Golf GTI que l’on doit cette idée communément appelée « Hot hatch » dans la langue Shakespeare. Le mouvement s’est quelque peu essoufflé depuis l’avènement de la voiture électrique, mais les amateurs, quant à eux, sont toujours là.

AMC Eagle 1980

La Subaru Outback est très souvent mentionnée lorsqu’il est question d’une voiture familiale dotée d’une garde au sol supérieure. Mais, son ancêtre se doit aussi d’être ajoutée à la discussion : l’AMC Eagle 1980.

Eh oui, la défunte division américaine avait déjà songé à l’idée de jumeler la carrosserie d’une voiture aux qualités indéniables d’un VUS ou d’un 4x4. La voiture pouvait être commandée en format berline, coupé et même familiale, la plus pratique du trio. La garde au sol était augmentée, tandis que le rouage intégral maison était aussi greffé à la voiture.

Audi quattro 1980

Le rouage intégral à bord d’une voiture est très répandu de nos jours. Et même si Audi n’est pas le premier constructeur à avoir commercialisé l’idée, disons que son immense succès en rallye international a grandement contribué à sa notoriété. D’ailleurs, la quattro de rallye a tellement écrasé la compétition que le concept a fait des petits, forçant les autres joueurs à adopter la formule pour l’un des sports motorisés les plus excitants de la planète.

Dodge Caravan 1984

De nos jours, la minifourgonnette n’est plus au sommet de l’automobile nord-américaine. Le fait que la « minivan » ne soit plus considérée comme un véhicule « cool » y est sûrement pour quelque chose, mais c’est également la faute aux utilitaires sport qui sont venus envahir le marché.

Mais, en 1984, le constructeur Chrysler a pris tout le monde par surprise en dévoilant l’Autobeaucoup, elle qui allait d’ailleurs prendre plusieurs formes (Chrysler Town&Country, Plymouth Voyager, Dodge Caravan, etc.). Son format de voiture à toit surélevé combiné à sa portière glissante sur le côté droit convenait parfaitement aux familles qui ne voulaient plus de la traditionnelle voiture familiale américaine.

General Motors EV1 1997

Vous vous souvenez de la première électrique signée General Motors? La curieuse voiture du géant américain a servi de laboratoire sur roues pendant trois ans en Californie et quelques autres endroits aux États-Unis. Le constructeur avait uniquement loué les exemplaires construits en petite quantité, ce qui lui permettait de récupérer les voitures à la fin des ententes. La voiture qui ne pouvait accueillir que deux passagers avait une autonomie estimée entre 90 et 150 km, une distance qui sera bonifiée avec la deuxième génération du modèle. Malgré son appartenance à la décennie des années 90, l’EV1 était munie d’équipements à la fine pointe comme une pompe à chaleur ou la récupération d’énergie au freinage, notamment.

Toyota Prius 1997

La première Prius est arrivée plus tard en Amérique du Nord, en 1999 pour être précis, tout juste après la présentation de la Honda Insight, également à motorisation hybride. Bien que les performances de la berline Prius étaient modestes, cette première Prius a pavé la voie pour tous les modèles hybrides qui ont suivi. Toyota et Lexus ont grandement misé sur cette technologie, mais on remarque que de plus en plus de constructeurs reviennent à cette solution simple pour sauver à la pompe.

Bugatti Veyron 2005

La marque prestigieuse, supportée par le géant Volkswagen, a remporté son pari en faisant l’acquisition de Bugatti dans les années 90. Et la Veyron est en grande partie responsable de ce succès. Bien que chaque voiture vendue ne générait aucun profit, la Veyron a contribué à rehausser l’image de marque du groupe allemand.

Mais, ce qui ressort surtout de ce passage de la Veyron dans l’univers automobile des années 2000, c’est le fait qu’elle a repoussé les limites de la catégorie des supervoitures, même qu’on peut affirmer que c’est grâce à la Veyron qu’on parle désormais de la catégorie des hypervoitures.

Tesla Model S 2012

Le virage électrique, c’est à cette berline électrique américaine qu’on le doit. Certes, d’autres joueurs ont contribué à l’essor de la technologie – pensons notamment à la Nissan Leaf –, mais la Tesla Model S a démontré qu’il n’était pas nécessaire de faire des compromis pour conduire une voiture zéro émission. La Model S n’est pas une voiture parfaite, mais c’est vraiment elle qui a servi d’étincelle à l’électrification de l’automobile.