Avis d'expert

Nissan Altima Édition Minuit 2022 : essai routier

7,6
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    7/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    8/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    8/10
  • PUISSANCE
    7/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    6/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    9/10
  • VALEUR
    7/10

Relancée pour l’année-modèle 2019, la Nissan Altima, la sixième du nom, est de plus en plus malmenée par la concurrence, mais aussi par cet appétit de plus en plus grand des consommateurs pour tout ce qui s’apparente de près ou de loin à la définition d’un véhicule robuste capable d’affronter n’importe aventure… ou presque! Le mouvement utilitaire, vous connaissez?

Pourtant, l’intégration du rouage intégral au moment de la refonte en 2019 démontrait que le constructeur n’abandonnait pas la catégorie des berlines intermédiaires, même que cette motricité accrue venait bonifier l’aspect passe-partout de la berline. Mais, la mode, c’est la mode et le format berline en 2022, c’est tellement 2012 comme disent les jeunes! En attendant le virage électrique – parce qu’il y en aura un chez Nissan aussi –, l’Altima est-elle condamnée à terminer sa carrière dans les flottes commerciales?

Que s’est-il passé avec l’Altima, jadis l’une des berlines les plus excitantes de sa catégorie? C’est ce que je tente de comprendre dans les lignes suivantes.

Design : 7/10

Je dois l’avouer, le renouveau de l’Altima 2019 s’est rapidement estompé. L’opération drastique de la dernière génération a certainement séduit au départ, mais depuis, d’autres sont venus barrer la route à la berline Nissan, notamment la Kia K5 avec son design époustouflant ou même la Sonata de Hyundai.

Heureusement, le design tranchant de l’Altima se fond encore admirablement avec les autres modèles de la gamme. Le bouclier est très réussi avec cette calandre centrale et ce capot découpé au couteau, tandis que, sans surprise, le dessin de la portion arrière est plus effacé, malgré la présence de feux de position aux arêtes aiguisées et ce petit becquet sur le coffre.

Cette nouvelle cuvée SR Édition Minuit ajoute un peu de férocité à l’ambiance avec tous ces détails assombris (jantes, grille de calandre, contour de fenestration et même le lettrage sur le coffre derrière), mais n’allez pas croire que cette livrée au look sportif se veut la réincarnation de l’Altima SE-R commercialisée au milieu des années 2000, loin de là même!

Puissance : 7/10

Mécaniquement, l’Altima s’en tient à une seule mécanique, contrairement à certaines rivales qui multiplient les variantes (Hyundai Sonata, Kia K5, Toyota Camry). Sous le capot, c’est toujours un moteur 4-cylindres atmosphérique de 2,5-litres de cylindrée qui a le mandat de mouvoir cette intermédiaire, le tout via une boîte à variation continue (CVT) et ce rouage intégral à temps partiel. Avec 182 chevaux et 178 lb-pi de couple, on ne parle pas d’une bombe, mais en ce qui a trait à sa mission de transporter ses passagers dans un confort appréciable, l’Altima fait exactement ce qu’on lui demande. Pour les émotions fortes, il faudra regarder ailleurs… du côté de la nouvelle Nissan Z peut-être? La berline Altima n’est donc pas une marchande d’adrénaline.

Confort : 8/10

L’Altima a été conçue pour avaler les kilomètres sans broncher, surtout si ceux-ci sont en ligne droite. Bon, c’est vrai, la berline offre une tenue de route fort acceptable, mais disons que nous sommes loin de l’agilité d’une MINI Cooper. Pour les virées d’autoroute donc, cette intermédiaire représente un choix éclairé, et ce, malgré la présence des jantes de 19 pouces.

Quelques facteurs expliquent cette quiétude intérieure : les sièges zéro gravité sont très moelleux, même peut-être trop pour certains d’entre nous. Apparemment, les automobilistes qui, comme moi, ont des problèmes de dos, préfèrent une sellerie plus ferme, mais bon, je n’ai pas passé 10 heures derrière le volant pour voir si les deux sièges de la première rangée me conviennent. Remarquez, pendant mon essai, je n’ai pas ressenti d’inconfort à cause de ce siège.

La suspension ajustée pour le confort avant tout est également digne de mention ici. L’Altima est une berline qui flotte sur la route; il y a du roulis dans les virages abordés avec trop de vigueur et le freinage n’est pas le plus puissant de l’industrie, mais encore une fois, l’intermédiaire de Nissan ne vise pas les acheteurs de Honda Civic Si non plus!

Et, il ne faut pas omettre de parler de cette boîte de vitesses à variation continue qui s’occupe de calmer les ardeurs du 4-cylindres devant. Autrement dit, lorsque la vitesse désirée est atteinte, le régime moteur redescend aux alentours des 1 900 tr/min, encore un peu trop au goût de votre humble serviteur, mais tout de même suffisant pour abaisser le nombre de décibels dans l’habitacle.

Habitabilité : 8/10

Malgré son design affûté, la berline Altima se montre assez accueillante à l’intérieur. Les passagers ont tout plein d’espace à la première rangée et on peut affirmer la même chose pour la banquette de deuxième rangée, quoique le tunnel de transmission vient déjouer l’espace réservé aux pieds du passager central. En revanche, l’espace pour la tête des occupants est sans reproche, même à l’arrière. Quant au coffre, les 437 litres de volume sont dans la bonne moyenne du segment.

Sécurité : 8,5/10

Ici, bonne nouvelle! Nissan a tout de même réservé quelques gadgets à la plus cossue des Altima, mais règle générale, ce ne sont pas les dispositifs qui manquent à bord de cette livrée SR Édition Minuit comme en fait foi cette liste : régulateur de vitesse, avertissement de risque de collision frontale intelligent, système de freinage d’urgence intelligent avec détection de piétons, système de détection de sortie de voie, système d’avertissement sur l’angle mort, système d’alerte de trafic transversal, système de freinage automatique arrière, système sonar arrière, caméra de recul, contrôle dynamique du véhicule et système de traction asservie, contrôle actif de l’assiette, contrôle actif de la trajectoire, assistance au démarrage en pente, assistance aux feux de route et l’alerte intelligente vigilance conducteur.

Convivialité : 8/10

Au risque de me répéter, l’aspect connectivité faisait défaut dans les véhicules de la marque il y a de cela quelques années à peine, mais on sent que les corrections des récentes saisons commencent à porter fruit. Les graphiques du système d’infodivertissement sont beaucoup plus jolis que par le passé et la réactivité de cet écran tactile central n’est vraiment pas vilaine. Les boutons raccourcis sont également un plus, tout comme cette autre rangée de boutons physiques au niveau de la climatisation. Derrière le volant, un petit écran d’information se glisse entre les deux cadrans plus traditionnels et il est facile d’y naviguer avec les commandes du volant multifonctions. À ce sujet, sachez que le volant est très agréable à tenir en main, même si ce dernier ne donne pas beaucoup d’informations à celui ou celle qui tient le volant.

Caractéristiques : 8/10

Logée entre les livrées SE et Platine, l’Altima SR Édition Minuit est loin d’être dégarnie, mais n’a pas droit à la liste d’équipement de la plus équipée du trio. La berline du milieu n’a pas la mémorisation du siège conducteur ni celle des rétroviseurs extérieurs, tandis que l’éclairage d’ambiance est réservé au « gros » modèle. L’écran de visualisation du périmètre intelligent, le système de prévention de sortie de voie intelligent, le maintien automatique du freinage et la reconnaissance des panneaux routiers sont tous absents de la fiche technique de la SR. La chaîne audio Bose à neuf haut-parleurs est également réservée à l’Altima Platine. Règle générale, l’Altima médiane est sans surprise plus intéressante que la livrée SE, mais il manque quelques joujoux exclusifs à la livrée Platine.

Valeur : 7/10

À 32 933 $ (en incluant les 135 $ nécessaires pour la peinture métallisée), l’Altima SR Édition Minuit 2022 est clairement la meilleure affaire de la gamme Altima – à moins d’y aller pour la livrée SE plus effacée, mais sachez tout de même qu’il existe une rivale fort semblable du côté de Subaru : la Legacy qui offre le rouage intégral à prise constante, une mécanique boxer et une réputation de durabilité supérieure à celle de l’Altima. Si l’Altima vous tente, prenez le temps d’aller jeter un coup d’œil chez Subaru et même chez Kia avec la K5 ou chez Toyota avec la Camry qui peut être commandée avec une traction intégrale également.

Agrément de conduite : 6/10

Je dois l’admettre, l’Altima s’est grandement améliorée lors de la refonte il y a trois ans déjà. Mais, au fil des saisons, d’autres berlines sont venues jouer les trouble-fêtes, notamment la Kia K5 qui livre une expérience de conduite un peu plus enjouée, un commentaire qu’on peut assurément donner à la Legacy de Subaru et la Honda Accord.

De toute manière, ce n’est (vraiment) pas la mission de l’intermédiaire de Nissan. La direction est floue, la suspension est molle et le groupe motopropulseur cherche surtout à enregistrer une moyenne de consommation exemplaire. De nos jours, avec le prix exorbitant de l’essence, cette dernière facette est non négligeable. Bref, si vous recherchez un agrément de conduite supérieur, il faut tout de suite considérer autre chose!

Consommation de carburant : 9/10

Justement, cette performance décevante sur la route – face aux berlines sport de l’industrie – a un avantage : la frugalité. En effet, même si la berline compte sur quatre roues motrices, sa consommation moyenne d’essence est celle d’une berline compacte à roues motrices avant. L’ÉnerGuide annonce une moyenne de 6,7 L/100 km, mais de mon côté, je n’ai pu faire mieux que 8,1 L/100 km. Il faut dire qu’il faisait encore froid pendant ma semaine d’essai en plus du fait que la mécanique n’était pas rodée du tout, avec un kilométrage tout juste au-dessus des 100 km. Mais, j’ai confiance que cette statistique puisse redescendre au retour du beau temps, avec un parcours un peu moins urbain.

Conclusion

Pour en revenir à cette question en début de texte, l’Altima n’a fait que suivre les tendances du moment au fil des saisons. Et pendant les deux premières décennies de ce siècle, le segment des intermédiaires s’est surtout concentré à plaire à cette clientèle parfois vieillissante, parfois désintéressée par la conduite. Il y a bel et bien eu quelques écarts de comportement ici et là (Altima SE-R, Toyota Camry TRD, Subaru Legacy GT Spec.B, etc.), mais règle générale, la représentante de Nissan respecte à la lettre ce que doit être une berline intermédiaire : un moyen de transport sans histoire, frugal et fiable. Ce n’est peut-être pas aussi éclaté que la nouvelle Z ou l’utilitaire électrique Ariya, mais pour plusieurs, c’est la seule manière de voyager convenablement!

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,5L
Nb. de cylindres L4
Puissance 182 ch
Couple 178 lb-pi
Consommation de carburant 9,3 / 6,7 / 8,1 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 436 L
Modèle à l'essai Nissan Altima SR Édition Minuit 2022
Prix de base 32 798 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 830 $
Prix tel qu’essayé 34 728 $
Équipement en option
Aucune