Technologie automobile

EcoRandonnée de l’AJAC 2019 : l’Alberta s’ouvre à l’électrification

La dernière semaine de juin, l’Association des journalistes automobiles du Canada (AJAC) soulignait la huitième édition de l’EcoRandonnée, un événement vert misant à souligner les avancements écoénergétiques de l’industrie automobile. Cette année, l’événement s’est déroulé en Alberta, nombril des producteurs de pétrole canadiens.

Les consommateurs n’ont jamais eu autant de choix

L’une des missions de l’EcoRandonnée est de mettre en valeur les véhicules ayant la plus faible empreinte écologique. Qu’ils soient alimentés par le pétrole, le diesel, l’électricité ou l’hydrogène, chaque véhicule mis à l’essai lors de cette épreuve est jugé en fonction de sa consommation d’énergie et de ses coûts d’exploitation.

Or, tous les constructeurs automobiles sont invités à y présenter leurs modèles les plus verts, tandis que des journalistes automobiles, tous membres de l’AJAC, mettent les véhicules à l’essai sous forme de compétition. Sur un parcours de deux jours, totalisant plus de 900 km, les journalistes partent à l’aventure, tentant de maintenir leurs chiffres de consommation les plus bas possible, tout en respectant les limites de vitesse permises.

Tout y était : des véhicules hybrides, hybrides rechargeables et même un VUS alimenté par une pile à combustible à hydrogène. Bref, l’événement nous a permis de réaliser à quel point les consommateurs ont du choix en matière de véhicules propres.

Parmi les véhicules électriques sur place, on y retrouvait la Chevrolet Bolt EV, le Hyundai Kona électrique, le Kia Niro EV et la Nissan LEAF Plus. Toyota, de son côté, a misé sur sa technologie hybride autonome avec les Toyota Corolla hybride et RAV4 hybride, sans oublier le Lexus UX hybride.

Mazda, qui n’offre aucune technologie électrifiée au moment d’écrire ses lignes, a apporté deux déclinaisons de sa Mazda3 à l’EcoRandonnée. Chacune alimentée par le moteur thermique SkyActiv G, l’une d’entre elles étant à deux roues motrices, tandis que l’autre profitait de la transmission intégrale.

La camionnette intermédiaire Chevrolet Colorado Duramax était le seul véhicule du peloton à carburer au diesel, tandis que Volvo et Mitsubishi Motors occupaient le camp des hybrides rechargeables avec des véhicules comme les Volvo XC60, le XC90 T8 et le Mitsubishi Outlander PHEV.

Des données intéressantes

Suite à une conférence de presse tenue par le maire d’Edmonton, Don Iveson – au parc Louise McKinney – , l’EcoRandonnée s’est mise en branle suite au déploiement du drapeau vert, laissant la chance aux journalistes d’entreprendre leur aventure.

Et c’était toute une aventure, remplie d’intéressantes surprises. Certes, les véhicules hybrides ont enregistré les meilleures données de consommation. Certains d’entre eux ont affiché des moyennes sous la barre des 3,0L/100 km, un record pour l’événement. Et parmi les électriques, c’est la Chevrolet Bolt EV qui a enregistré la plus basse consommation d’électricité avec une moyenne de 2,0L/100 km.

Mais, ce sont les voitures à essence, comme la Hyundai Elantra, la Mazda3 ou la Nissan Altima qui nous ont le plus impressionnés, enregistrant des moyennes avoisinant les 4,0 L/100 km!

Le Chevrolet Colorado diesel, de son côté, s’est montré très frugal, affichant 7,1 L/100 km, le rendant moins énergivore qu’un Ford Explorer hybride (moyenne de 8,0 L/100 km).

En fait, l’EcoRandonnée n’a pas que relevé les avancements technologiques des constructeurs automobiles. Elle a aussi révélé qu’il est possible, peu importe l’auto que nous conduisons, de réduire notre consommation d’essence si nous y portons attention. Nos trajets ont été effectués sur des routes publiques, autant en milieu urbain que sur l’autoroute, et certains journalistes se sont même permis d’activer le climatiseur. Traversant les Prairies jusqu’à la magnifique ville de Banff, dans les Rocheuses, notre parcours reflétait en tous points les réalités des automobilistes.

Mais pourquoi l’Alberta?

Si l’Alberta a servi de lieu controversé pour mettre sur pied un événement misant sur l’économie d’essence, c’est que la province a récemment démontré une ouverture à l’électrification des transports. Le groupe ATCO, partenaire des bornes de recharge Flo, prévoit installer 20 bornes de recharge rapides (BRCC) entre Calgary et la portion sud des Rocheuses d’ici la fin de l’année 2019.

Selon ATCO, ce réseau de bornes, qu’on surnomme Peaks to Prairies, serait entièrement alimenté par une source d’électricité propre, soit par éolienne ou par énergie solaire. Bien qu’ATCO n’ait toujours pas statué sur un coût d’utilisation fixe pour ses futures bornes, on estime qu’elles coûteraient entre 15 et 20 $ de l’heure. De plus, le nouveau réseau albertain de bornes sera jumelé au programme Circuit Électrique, permettant aux consommateurs de se servir de la même application mobile pour localiser les infrastructures.

Petro-Canada, filiale de Suncor Energy, dont le siège social est installé à Calgary, prévoit ajouter 57 bornes de recharges tout au long de l’autoroute transcanadienne à même ses stations-services. L’une d’entre elles a vu le jour en Ontario le mois dernier. La prochaine amorcera ses opérations à Banff, en Alberta, d’ici la fin de l’été.

Chaque année, l’EcoRandonneé remet un gilet vert qu’on appelle le « Green Jersey » au gagnant de la compétition. Cet individu est récompensé pour sa plus faible consommation d’énergie lors du parcours. C’est le Québécois Michel Crépault, journaliste automobile pour l’Annuel de l’automobile, qui a remporté le prestigieux gilet vert.